LES CAPETIENS
LOUIS VIII LE LION, CHEF DE GUERRE

 

LOUIS VIII LE LION CONTRE LES CATHARES

Fils de Philippe Auguste, époux de Blanche de Castille et père de Louis IX (futur Saint Louis), Louis VIII ne règne que trois ans. En 1226, l'année de sa mort, il entreprend une croisade contre les hérétiques cathares qui va lui permettre d'étendre le royaume de France jusqu'au Rhône et la Méditerranée. 

Depuis 1209, la guerre ravage le sud de la France. Les seigneurs occitans et cathares refusent tout à la fois l'autorité du roi et celle du pape. Vainement, la papauté a tenté de ramener les hérétiques cathares dans le giron de Rome. L'inquisition et une première croisade, soldée par la défaite de son chef Simon de Montfort en 1209, n'ont pas eu plus de succès. Les partisans du catharisme - dont le nom vient du mot grec katharos signifiant "pur" - s'accrochent à leurs convictions. Longtemps, ils bénéficient d'une grande tolérance de la part des comtes de Toulouse, qui possèdent plus de terres que le roi n'en détient sous son autorité directe et entendent rester maîtres chez eux. Mais, à la mort de Philippe Auguste, la roue du destin tourne définitivement en leur défaveur.
La croisade reprend sous la bannière de Louis VIII. Alors âgé de trente neuf ans, il est surnommé "le Lion", après avoir repris le Poitou et l'Aquitaine à Jean Sans Terre. Pendant près de deux ans, avant de s'élancer à la conquête du midi et de réunir l'armée royale, le roi a soigneusement préparé le plan des opérations. Fin politique, il s'est assuré le soutien du pape Honorius III, sans pour autant accepter de lui rendre des comptes. En outre, il a fait jouer sa diplomatie pour avoir la garantie que ses ennemis, le roi d'Angleterre Henri III et l'empereur germanique Frédéric II, n'entraveraient pas sa marche vers le sud et ne profiteraient pas de son absence pour s'emparer de ses terres.
Le 30 janvier 1226, il prend solennellement la croix. Deux jours plus tôt, Raymond VII de Toulouse, champion et seigneur des populations d'Occitanie, a été excommunié. Le comté de Toulouse et ses dépendances ont été attribués au roi qui a désormais décidé d'y faire régner sa loi.

Louis VIII conduit ses troupes, suivies par une cohorte de gens d'église, jusqu'à Avignon. Le 9 septembre, le roi entre dans la ville après un siège de trois mois. Devant le monarque de droit divin - solennellement sacré à Reims - Nîmes, Marseille, Castres, Albi, Carcassonne et maintes villes capitulent sans condition. Louis VIII s'empare de Béziers et de Pamiers puis marche sur Castelnaudary, Puylaurens et Lavaur. Raymond VII de Toulouse humilié et ses forces affaiblies, s'apprête à engager un combat inégal contre l'armée royale. Mais Louis VIII est brusquement arrêté dans sa marche victorieuse par la maladie. Repoussant le siège de Toulouse à l'année suivante, le roi, atteint de dysenterie, reprend le chemin du nord. A Montpensier, en Auvergne, il est pris d'un violent accès de fièvre et meurt dans la nuit du 7 au 8 novembre 1226. Raymond VII, à qui il ne reste plus que Toulouse, Limoux et le Razès, échappe, provisoirement, à la défaite.
Le sort de la France est désormais entre les mains du futur Saint Louis. Agé de douze ans, il va régner sous la tutelle de sa mère Blanche de Castille. Pour les cathares, la lutte continue et ne prendra fin qu'en 1244 avec la prise du site de Montségur. L'ultime bastion hérétique défait, la dernière église cathare en Languedoc continue cependant de propager sa foi jusqu'en 1250.

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