LES CAPETIENS
LOUIS VII LE JEUNE, LES ARTS ET LES SCIENCES

 

LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME DE PARIS

Dans la seconde moitié du XIIème siècle, le royaume de France voit sortir de terre quantité d'édifices religieux plus prestigieux les uns que les autres et conçus selon  les canons d'un nouvel art architectural. Grâce aux voûtes d'ogives, ce style, qui sera qualifié de "gothique", permet aux églises de gagner en élégance, en hauteur et en muminosité. Toutes les cités rivalisent pour avoir la cathédrale la plus magnifique. En 1160, l'évêque Maurice de Sully lance le chantier de Notre Dame de Paris. Une entreprise monumentale dont les travaux ne s'achèveront que cent quatre vingt cinq ans plus tard!

A l'époque mérovingienne, deux églises ont éré édifiées sur la pointe orientale de l'Ile de la Cité : l'une, Notre Dame, est dédiée à la Vierge, l'autre à Saint Etienne. Au début du XIIème siècle, la première assure tant bien que mal le service du culte, tandis que la seconde tombe en ruine.
A partir de 1148, d'importants travaus ont été entrepris à Notre Dame, qui doit tenir son rang  à la basilique de Saint Denis et à la cathédrale de Sens, ses "rivales", proches de la capitale. En 1160, Maurice de Sully est devenu évêque de Paris, une charge qu'il occupera pendant trente six ans. Ce prélat moderne et entreprenant prend la décision de faire raser les deux vieilles églises et de faire élever à leur emplacement une cathédrale grandiose.

Cette entreprise va se révéler gigantesque, du point de vue tant architectural que financier. Heureusement, Maurice de Sully est un gestionnaire hors pair. Les dimensions prévues pour le nouvel édifice (122 mètres de long et 40 de large) exigent une emprise au sol de 5 500 mètres carrés et le réaménagement complet de l'île de la Cité. Si cela ne pose guère de problème lorsqu'il s'agit de disposer de terrains ou de bâtiments appartenant au clergé, comme la maison des chanoines, il en va tout autrement pour les biens des particuliers. L'évêque veut faire percer une nouvelle voie, la rue Neuve Notre Dame, qui passera devant le portail de la cathédrale, ce qui oblige à détruire plusieurs maisons et à déplacer l'Hôtel Dieu. C'est seulement après des années de négociations qu'un accord financier acceptable pour les parties est conclu et que l'on peut enfin procéder à certaines expropriations. Tenace, Maurice de Sully réussit à obtenir le terrain nécessaire et, fait exceptionnel, il va même pouvoir dégager un parvis de quarante mètres de profondeur devant la façade de l'édifice!
Dirigé par un architecte resté inconnu, le chantier de la nouvelle cathédrale Notre Dame est conduit à un rythme remarquable. En 1163, le pape Alexandre III, venu à Paris pour consacrer le choeur de l'église Saint Germain des Prés, pose la premierre pierre. En 1177, Robert de Thorigni, l'abbé du Mont Saint Michel, note dans ses chroniques : "Il y a déjà longtemps que Maurice, évêque de Paris, travaille et avance beaucoup à élever la cathédrale de ladite cité, dont le chevet est déjà achevé, à l'exception du couvrement".

En mars 1190, se déroule dans la cathédrale les premières funérailles royales, celles d'Isabelle de Hainaut, l'épouse de Phiippe Auguste, morte en couches à vingt ans. La reine est inhumée dans le choeur, dans un tombeau de marbre noir. En 1196, à la mort de Maurice de Sully, la nef est en grande partie terminée. Les travaux d'édification de la façade sont menés à bien vers 1200 et les tours sont achevées vers 1245. Il a donc fallu à peine quatre vingt cinq ans pour bâtir Notre Dame de Paris. Depuis le début du chantier, le plan de la cathédrale a été plusieurs fois modifié; il sera encore profondément remanié au XIIIème siècle, et les travaux d'embellissement vont se poursuivre jusque vers 1345.
Le plan de Notre Dame étonne par son gigantisme et son extrême simplicité : un sanctuaire et un choeur profonds de cinq travées; une nef de huit travées pour accueillir les fidèles; une façade omposante flanquée de deux tours. Un double déambulatoire sans chapelle rayonnante donne un volume extraordinaire à la partie tournante et entoure le sanctuaire, dominé par quatre niveaux superposés.
Le programme sculpté de la façade révèle de la véritable vocation de la cathédrale : deux portails sont dédiés à la Vierge. Le portail sud, réutilisant les éléments d'un portail offert par l'abbé Suger en 1148, est consacré à Sainte Anne, la mère de Marie, dont le culte se répand à l'époque. Le portail nord, qui représente la domination de la Vierge, est un magnifique exemple de sculpture gothique qui servira de modèle aux imagiers tout au long du Moyen Age. Quant au portail central, il est consacré au thème plus solennel du Jugement dernier.

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