LES VALOIS
FRANCOIS II, CHEF D'ETAT |
LA CONJURATION D'AMBOISE Ecarté du pouvoir depuis François 1er, le clan des Bourbons cherche sa revanche. L'impopularité des Guise auxquels le jeune et maladif roi François II a abandonné le gouvernement offre une occasion inespérée. Un vaste complot se trame alors, dont l'objectif est la capture des Guise et leur jugement. Louis prince de Condé songe au complot depuis près d'un an. A la mort d'Henri II, le 10 juillet 1559, la France est tombée aux mains des Guise. Agé de quinze ans, le roi François II, malade, a abandonné les rênes du pouvoir aux oncles de sa femme, Marie Stuart. Pour les Bourbons, gagnés aux idées de la Réforme et privés désormais de toute influence, la situation est inacceptable, d'autant que les Guise ultra catholiques ne sont même pas princes du sang. Sentant la menace qui monte contre leur parti, les réformés décident d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Ils projettent une grande offensive dont l'objectif sera de soustraire le jeune souverain à l'influence des Guise (par ailleurs accusés de vouloir s'emparer du trône) et de le placer sous la protection de ses cousins Bourbons. On envisage de s'emparer des Lorrains et de les traduire en justice au cours d'un procès en bonne et due forme. On sauverait ainsi du même coup l'Etat et la Réforme. En juillet 1559, le premier des princes de sang,
Antoine de Bourbon, duc de Vendôme et roi de Navarre, quitte ses terres gasconnes
de Nérac et se rend à la Cour afin d'obtenir la régence. Mais le père du futur
Henri IV, par trop irrésolu, abandonne finalement son projet. Cette dérobade
met alors en avant son jeune frère Louis 1er, prince de Condé. Le
16 mars 1560, les conjurés, rassemblés dans les bois proches d'Amboise, sont
prêts à lancer l'assaut. Mais avant qu'ils n'aient pu agir, les cavaliers royaux
chargent les gentilshommes. Durant trois jours, une véritable chasse à l'homme s'organise.
La Renaudie meurt, les armes à la main, le 19 mars. Les rescapés sont traînés
au château, puis exécutés devant la Cour qui s'est rassemblée aux fenêtres pour
les voir pendre ou décapiter. Les rues d'Amboise, hérissées de piques sur lesquelles
ont été plantées des têtes coupées comme autant de sinistres trophées, ruissellent
de sang. Une incroyable puanteur envahit la ville. Aux arbres et aux créneaux
des remparts se balancent des grappes de cadavres. On comptera plus d'une centaine
de victimes. Page MAJ ou créée le |