LES VALOIS
FRANCOIS II, LES PERSONNALITES |
L'ARRESTATION DU PRINCE DE CONDE Louis 1er de Bourbon, prince de Condé, a-t-il été l'instigateur de la conjuration d'Amboise, le tentative de coup d'Etat destinée, en mars 1560, à ruiner le pouvoir des Guise? Les princes de la puissante Maison de Lorraine en sont persuadés. Et ils en ont convaincu le jeune roi François II, qui, le 31 octobre, va faire arrêter Condé. Le 16 mars 1560, Louis 1er de Bourbon, prince
de Condé, n'a pas directement pris part à la conjuration d'Amboise, destinée
à ruiner le pouvoir des Guise et à soustraire à leur influence le jeune François
II, époux de leur nièce la reine Marie Stuart. Peut-être n'avait-il l'intention
de ne faire qu'assister à l'événement et à sa féroce répression, mais les Guise,
ayant eu vent d'un complot protestant en préparation, se sont assurés de sa
"neutralité" en lui confiant la garde du roi. Mais le duc François de Guise garde un
oeil soupçonneux sur un des partisans de Condé, Jacques de La Sague. Le 26 août,
celui-ci est arrêté alors qu'il devait rejoindre le Béarn. Dans ses bagages,
on trouve des lettres adressées au prince. Stupeur à la Cour! Cette correspondance
révèle l'existence d'un vaste complot. Les huguenots projetaient de s'emparer
de plusieurs villes du sud de la France, notamment Lyon, et de provoquer une
réunion des états généraux. Ayant appris que François II les avait devancés
en convoquant l'assemblée en décembre à Orléans, ils devaient s'y rendre, accompagnés
de leurs troupes, y faire une démonstration de force et se débarrasser des Guise.
Le pouvoir prend peur, non sans raison. Tout l'été, les prêches vindicatifs
se multiplient dans les régions gagnées à la Réforme, en Provence, dans le Dauphiné,
le Languedoc, le Limousin, en Guyenne, dans le Poitou, en Saintonge, en Anjou
et jusqu'en Normandie. Quelques rebelles prennent les armes. Au cours des mois de septembre et d'octobre,
la tension monte. Des groupes armés convergent vers Orléans en prévision des
états généraux. Il semble qu'une grande partie de la noblesse s'apprête à prendre
les armes. Antoine de Bourbon et Louis de Condé finissent par obéir aux ordres
du roi et se rapprochent eux aussi d'Orléans, prudemment et sans forte escorte.
Que peuvent-ils craindre (Condé surtout, car Catherine de médicis a assuré Navarre
que son frère n'est pas soupçonné), alors que toute la noblesse est réunie à
Orléans? Ils se sentent protégés par leurs pairs. Le 31 octobre, ils rejoignent
la Cour à l'hôtel Groslot. François II les accueille froidement et leur annonce
que Condé va être immédiatement jugé par le Conseil. "Je
ne relève d'aucune juridiction autre que celle de mes pairs, le Conseil n'a
rien à voir avec tout ceci", rétorque le prince.
"Vous me défiez encore : vous aurez
tout le temps de vous en repentir en prison", conclut
le roi, qui le fait arrêter sur le champ. Page MAJ ou créée le |