LES VALOIS
FRANCOIS II, SA VIE |
LA MORT DU ROI Devenu roi au mois de septembre 1559 à la mort soudaine de son père Henri II, François II ne connaîtra qu'un règne très court de dix sept mois, marqué par son effacement devant le clan des Guise et la répression sauvage exercée contre les protestants. Sa mort, le 5 décembre 1560, ne donnera lieu à aucune cérémonie fastueuse et préludera à la reprise en main du royaume par la reine-mère Catherine de Médicis. Le très court règne de François II, dix sept mois, ne laissera que peu de souvenirs. Les contemporains disent le roi sobre, raide, strict, froid et taciturne. Rompu aux exercices physiques, il n'en souffre pas moins d'affections chroniques, digestive et respiratoire. Souverain malade et trop jeune (à son avènement, il n'est âgé que de quinze ans et demi), il est d'emblée surnommé par le peuple, par opposition à son grand-père et parrain, François 1er, "le petit roi François". Cependant, une de ses armures montre, qu'au physique, il n'était pas si petit et mesurait 1,87 mètre... Outre une armure, conservée au musée de l'Artillerie,
avec harnois de parade, casque à haute crête et double visière,
colletin articulé sur une cuirasse aux proportions du pourpoint civil,
brassards à épaulières arrondies se terminant par des gantelets
aux phalanges déployées comme des serres et de longues bottes
de vache en guise de cuissardes, on a gardé de cet obscur souverain des
émaux, des médaillons de bronze, un buste en plâtre. De
figure peu engageante, présentant un profil bouffi, un menton fuyant,
un nez plat, une bouche étroite perpétuellement béante,
le jeune monarque n'en cultive pas moins une grande élégance.
Lorsqu'il ne s'adonne pas à la chasse (son passe-temps favori, qu'il
pratique avec acharnement, dans lequel les témoins voient le besoin de
se distraire de la mort violente et soudaine de son père), il est le
plus souvent tout de rouge vêtu. Ses pourpoints de satin bouillonnés
de taffetas, ses hauts-de-chausses de velours, ses souliers et ses chapeaux
sont pareillement rouges; son ceinturon d'épée, son escarcelle,
ses fourreaux de dague et d'épée sont cousus de velours rouge. Les Guise, les oncles de la reine Marie Stuart, savent
pourtant que l'avenir de François II est incertain. "Quelques médecins,
faits de la main de ceux des Guise, les avertirent de pourvoir secrètement
à leurs affaires, d'autant que ce prince n'était pas pour la faire
longue", souligne un témoin. Le roi n'aura pas non plus de descendance,
"tant pour les causes susdites, que pour ce qu'il avait les parties génératives
du tout constipées et empêchées, sans faire aucune action".
En dépit de ce handicap, l'historien Jules Michelet écrira : "François
II est mort de cette grande chamelle rousse de Marie Stuart". Une autre
rumeur fait état d'un poison qu'un barbier aurait introduit dans l'oreille
du monarque... |