LES VALOIS
FRANCOIS II, SA VIE |
CHENONCEAUX CONTRE CHAUMONT SUR LOIRE Après la mort d'Henri II, Catherine de Médicis entend reprendre l'admirable château de Chenonceaux à Diane de Poitiers. Mais, refusant de s'abaisser à dépouiller la maîtresse de son défunt époux, plutôt que de confisquer le domaine, la reine mère va lui imposer de l'échanger contre celui de Chaumont sur Loire. Elle le veut et elle l'aura. La reine Catherine de Médicis,
veuve d'Henri II, a jeté son dévolu sur le magnifique château
de Chenonceaux baigné par les eaux du Cher. Au printemps 1552, ele a
visité les lieux avec la Cour et en a gardé un souvenir ébloui.
Surtout, elle se rappelle avoir ressenti de la jalousie lorsque, au printemps
1547, le roi a offert cette petite merveille à sa maîtresse, Diane
de Poitiers. Sa jalousie est d'autant plus intense, que, depuis son jeune âge,
elle nourrit une véritable passion pour l'architecture. Plutôt que de recourir à une confiscation,
Catherine de Médicis impose, plus qu'elle ne propose, un échange.
Contre Chenonceaux, elle offre le château de Chaumont sur Loire, qu'elle
a acheté de ses propres deniers pour cent vingt mille livres, en mars
1550, au comte Charles Antoine de La Rochefoucauld. Elle accompagne sa proposition
d'une estimation du domaine : à ce jour, la terre de Chaumont vaut un
tiers de plus que celle de Chenonceaux. L'argument est efficace. D'autant que
Diane de Poitiers a toujours su évaluer à sa juste mesure le revenu
d'un domaine. Elle aime l'argent, les agréments qu'il procure et le pouvoir
qui l'accompagne. Toutefois, bien que la transaction soit avantageuse, ele engage
une brève négociation. Non pour faire monter les enchères,
puisque l'échange lui est imposé, mais pour montrer qu'elle ne
craint personne. Qu'elle peut encore faire face aux attaques avec panache car
sa parentèle et ses alliés sont aussi nombreux que puissants.
A la fin de l'année 1559, l'acte est rédigé entre les deux
parties au château de Blois lors du séjour qu'y fait le nouveau
roi François II, fils aîné et successeur d'Henri II. La
reine est représentée par le cardinal Charles de Lorraine, Diane
par le conseiller du roi François Marcel, seigneur d'Averdon. Dès le 31 mars, le cortège royal se présente
aux portes du château. Bien évidemment, Diane est absente. Ce qui
n'empêche pas Catherine de M&dicis, enveloppée dans ses longs
voiles noirs de deuil, de savourer sa victoire. Et d'admirer les merveilleuses
fabriques qui décorent l'édifice et ses alentours. Ainsi, "des
compositions symboliques et des inscriptions proclament sa grandeur et celle
du roi, son fils. D'autres mettent l'accent sur son incomparable douleur et
sa promesse de garder éternellement le souvenir de son défunt
mari". Page MAJ ou créée le |