LES VALOIS DIRECTS
LOUIS XI, LES PERSONNALITES
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CHARLES LE TEMERAIRE MEURT DEVANT NANCY Au mois de janvier 1477, isolé et abandonné de tous ses alliés, Charles le Téméraire lance son dernier défi à Louis XI. Mais c'est là pure vanité, car, son armée mise en pièces, le duc de Bourgogne meurt devant Nancy. Deux jours plus tard, le cadavre du prince le plus puissant duc d'Occident est découvert à demi dévoré par les loups.
En 1476, le duc de Bourgogne a tenté de rompre l'encerclement de ses Etats en ouvrant les hostilités contre les Suisses. Il lui en a coûté deux cinglantes défaites, à Grandson le 2 mars, puis à Morat le 22 juin. Alors que ses ennemis sont certains d'entendre sonner le glas de la puissance bourguignonne, Charles le Téméraire, très affecté mais encore soucieux de son prestige, prépare sa revanche, au grand dam de ses conseillers qui, en vain, prêchent la prudence. Mais le Bourguignon n'entend plus rien, partagé entre la mélancolie et la fureur, "diminué en son sens", comme l'écrit le chroniqueur Philippe de Commynes. Il rassemble fièvreusement de nouvelles troupes qu'il lance contre Nancy, occupée par le duc René de Lorraine depuis le 7 octobre. Mais l'armée bourguignonne, 10 000 hommes recrutés à grand peine, dont seulement 2 000 sont en état de combattre, est de moitié inférieure à celle de René II, qui a reçu de généreux subsides de Louis XI. Cependant, le Téméraire met le siège devant Nancy, alors qu'un hiver quasi polaire s'abat sur la Lorraine. Dans la seule nuit de Noël, quatre cents de ses hommes sont mis hors de combat, victimes de gelures aux mains et aux pieds. Dans sa tente, le duc de Bourgogne attend, silencieux, comme pétrifié, l'issue d'un sort qu'il pressent fatal. Tous ses alliés, ou presque, l'ont abandonné ou font courir la rumeur de sa mort pour justifier leur désertion. Le samedi 4 janvier 1477, Charles le Téméraire
se résout à lancer un ultime assaut contre Nancy. L'échec
est cuisant. Résignés et laissant la famine faire son oeuvre,
les Bourguignons retournent leur artillerie contre les renforts suisses qui
arrivent. La manoeuvre est éprouvante. Les hommes doivent traverser un
ruisseau gonflé par les neiges puis, gelés et à bout de
forces, se mettre en ligne pour affronter l'adversaire. Celui-ci est si nombreux,
si bien organisé, qu'en une heure à peine leurs positions sont
encerclées. La piétaille, terrorisée par le mugissement
des cors helvètes, fuit sans demander son reste. La cavalerie entre à
son tour dans la mêlée. Mais, les chevaux glissent sur la neige
et la glace, entraînant leurs cavaliers dans leur chute. Quant aux mercenaires
du condottiere italien Campo Basso, ils tournent bride et offrent leurs services
au duc de Lorraine. Charles le Téméraire et quelques compagnons
d'infortune sont bientôt seuls à combattre, près d'un étang
gelé. C'est là que, le 5 janvier au soir, le duc de Bourgogne
tombe. Son corps ne sera découvert que deux jours plus tard, dans la
boue de l'étang Saint Jean. Page MAJ ou créée le |