LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, Le Peuple |
La révolte des bourgeois de Gand En 1336, le roi Edouard III d'Angleterre use de l'arme économique pour obliger la Flandre à se ranger à son côté. Le 28 décembre 1337, épuisés par l'embargo anglais, les bourgeois de Gand vont entrer en révolte, sous la conduite de Jacques Van Artevelde. Dans les années 1330, les relations entre la France et l'Angleterre ne cessent de se dégrader. Côté anglais, l'ambition d'Edouard III est de prendre Philippe VI en tenaille entre la Guyenne et la Flandre. Mais, pour mener à bien cette entreprise, il lui faut à tout prix gagner la confiance des grandes villes du nord du royaume de France, riches de l'artisanat et du commerce de la draperie. Dès la fin de l'année 1336, il use de l'arme économique en interdisant toute exportation de laine anglaise vers la Flandre afin de ruiner l'économie de cités telles que Ypres, Gand, Bruges ou Lille, et de les obliger à se rallier à son camp. Dans le même temps, il attise les rivalités en favorisant les exportations vers le Brabant. Durement touchée par le chômage, la Flandre est agitée par des émeutes dirigées contre les nantis et les nobles, et plus particulièrement contre le comte de Flandre Louis de Nevers, proche de Philippe VI. Jacques Van Artevelde, ambitieux bourgeois de Gand, comprend
vite où est l'intérêt des entrepreneurs et des artisans.
Le 28 décembre 1337, il fomente une révolte dans la ville et,
en avril 1338, parvient à réunir les députés des
trois grandes cités flamandes, Gand, Bruxelles et Ypres, pour organiser
un gouvernement de patriciens dont il est le chef de file. S'il prône
un rapprochement intéressé avec l'Angleterre, il a retenu les
leçons de la défaite militaire de Cassel, en août 1328,
et entend surtout ne pas s'attirer les foudres de Philippe VI. Il assure l'Angleterre
de la neutralité des villes flamandes et obtient en retour un assouplissement
de l'embargo anglais, mais refuse de s'engager davantage. Cinq ans plus tard, Edouard III prépare une nouvelle
campagne et pense une fois encore à s'appuyer sur le soutien de la Flandre.
Mais Van Artevelde a progressivement perdu de son influence, car ses promesses
sont restées lettre morte. Malgré le retour de la laine anglaise,
les villes, confrontées à la rude concurrence du Brabant et du
Hainaut, n'ont pas retrouvé leur prospérité. En outre,
la Flandre est désunie : les grandes villes souhaitent conserver leur
monopole, tandis que les plus petites réclament leur part. Le 2 mai 1345,
Van Artevelde écrase les foulons de Gand, qui se sont révoltés
contre les drapiers. Page MAJ ou créée le |