LES CAPETIENS
PHILIPPE AUGUSTE, CHEF D'ETAT |
PHILIPPE AUGUSTE CONTRE LA LIGUE CHAMPENO-FLAMANDE Le 14 mai 1181, au château de Provins, Champenois et Flamands s'unissent pour former une ligue contre Philippe II Auguste. Malgré la puissance de cette coalition, le jeune roi n'entend pas se laisser dicter sa conduite par les féodaux, qu'il va affronter avec courage et détermination. Pour se libérer de l'influence de sa mère,
la reine Adèle de Champagne, et du parti champenois, le jeune Philippe
Auguste a fait alliance avec Philippe d'Alsace, comte de Flandre, en épousant
sa nièce Isabelle de Hainaut. Mais, voyant que ce mariage ne lui permet
pas d'accroître son influence et son pouvoir, le Flamand va changer de
politique et se rapprocher des Champenois. Le 14 mai 1181, sous prétexte de négocier
le mariage du fils du comte Baudouin V de Hainaut avec une fille du comte Henri
II de Champagne, les princes de Flandre, de Champagne et de Bourgogne se concertent
au château de Provins et forment une ligue contre Philippe Auguste. La
coalition est impressionnante, réunissant les comtes de Flandre, de Hainaut,
de Champagne, de Blois et de Chartres, de Sancerre et de Nevers; le duc de Bourgogne
et l'archevêque de Reims Guillaume Blanches Mains. Les alliés prévoient
d'attaquer le domaine royal par le nord et par le sud, du côté
du Vermandois et du Beauvaisis, en même temps que par le Berry et l'Orléanais.
Ils représentent une des plus sérieuses menaces auxquelles la
dynastie capétienne ait été jusque-là confrontée,
mais cherchent encore à élargir la coalition. Philippe d'Alsace
fait entrer dans la ligue certains barons de Belgique et de Lorraine, tels le
comte de Namur et le duc de Louvain. Il tente de se rallier l'Empereur Frédéric
1er Barberousse et l'engage à intervenir "pour étendre les
limites de l'Empire jusqu'à la mer Britannique". Le comte de Sancerre,
pour sa part, s'est chargé d'envahir le domaine royal avec les troupes
champenoises et bourguignonnes. Le jeune roi traverse malgré tout des moments critiques.
Au cours de l'été 1181, Etienne de Sancerre s'empare de Saint
Brisson sur Loire et menace Orléans; tandis qu'au même moment Philippe
d'Alsace, posté à Crépy en Valois, enlève Dammartin,
investit Senlis et envoie ses cavaliers jusqu'à Louvre, à vingt
kilomètres seulement de Paris. Philippe Auguste serait en grave péril
sans le soutien du roi d'Angleterre, qui réussit à imposer sa
médiation. Grâce au Plantagenêt et à ses fils, le
Capétien en est quitte pour une vive alarme. Face au danger, il montre
cependant beaucoup d'esprit de décision et de promptitude : il reprend
Saint Brisson, d'où il expulse son oncle, à qui il enlève
ensuite la forteresse de Châtillon sur Loire et qu'il réduit à
implorer la paix. Puis il court dans le Valois, dégage Senlis et manque
de peu de bloquer le comte de Flandre dans Crépy. Page MAJ ou créée le 10/07/2004 |