LES CAPETIENS
PHILIPPE 1ER, CHEF D'ETAT
PHILIPPE 1ER AGRANDIT LE DOMAINE ROYAL
(1068
- 1101)
Philippe 1er est le premier roi de la dynastie capétienne à chercher d'une manière systématique, en particulier entre 1068 et 1101, à agrandir le domaine royal. Il inaugure ainsi une politique d'expansion territoriale qui sera poursuvie per son fils Louis et surtout par Philippe Auguste
Tout au long de son règne, Philippe 1er va s'employer à agrandir le domaine royal. Par l'extension de ses territoires, il entend affirmer le pouvoir de la monarchie capétienne et aussi accroître ses ressources matérielles. Il se sent d'autant plus justifié à agir de la sorte que, selon lui, le domaine de la Couronne a été "réduit à néant par ses prédécesseurs". En 1074, la prise de Corbie, importante place commerciale sur la Somme, où affluent les marchands venus de Flandre, de Hollande et de l'Empire germanique, est la seule acquisition que Philippe 1er ait faite par les armes. Le plus souvent, c'est à l'occasion du décès d'un de ses vassaux, à la faveur d'une succession, quand elle est litigieuse ou qu'il n'existe aucun héritier direct, que le souverain procède à l'extension de ses domaines.
C'est ainsi que Philippe 1er a mis à profit la mort
du comte Raoul de Vermandois pour mettre la main sur son fief. Mais, ne pouvant
en conserver la possession directe, il en a investi son frère Hugues le Grand;
et c'est Philippe Auguste qui le rattachera définitivement au domaine royal
en 1182. En 1077, quand Simon de Valois, comte de Vexin, se retire dans un monastère,
il fait fi des droits des deux enfants de Raoul de Crépy, le second mari de
sa mère Anne de Kiev, et envahit aussitôt le Vexin, sur lequel ses ancêtres
n'ont pu qu'exercer leur suzeraineté. Il crée ainsi une sorte de "zone
tampon", formée par les châteaux du Vexin, du Vermandois et du Valois,
entre Paris et les territoires ennemis de Normandie et de Flandre, et à partir
de 1087, le Vexin français, autour de Mantes et de Pontoise, sera le théâtre
des affrontements entre Normands et Français.
Dès 1068, pour prix de la neutralité
promise à Foulque le Réchin, qui dispute l'Anjou et la Touraine à son frère
aîné Geoffroi le Barbu (tous deux héritiers du comte d'Anjou Geoffroi Martel),
Philippe 1er annexe Château Landon et le Gâtinais. Ce qui lui permet de réunir
la région de Sens à ses possessions situées autour d'Orléans et dans la Brie;
de faire la jonction entre les deux capitales royales, Orléans et Paris. Mais
le Capétien a l'ambition de s'étendre au-delà de la Loire : il s'intéresse aussi
à la Sologne et au Berry, où ses ancêtres robertiens ont jadis acheté quelques
terres.
Quand arrive la fin du XIème siècle, le roi de France
ne participe pas à la première croisade, mais tire habilement parti des besoins
d'argent de ceux qui envisagent de se rendre en Terre Sainte. En 1101, le vicomte
Harpin de Bourges veut rejoindre le royaume de Jérusalem. Pour obtenir les liquidités
indispensables à l'équipement de ses hommes et à leur transport par mer jusqu'en
Palestine, il cède à Philippe 1er un vaste territoire comprenant, outre la ville
de Bourges, la châtellerie de Dun le Roi. La terre est-elle vendue ou seulement
laissée en gage? L'acte de vente est assez ambigu, comme souvent à cette époque
pour les opérations foncières, surtout lors des départs en Terre Sainte, puisque
l'incertitude plane sur le retour du croisé : il peut mourir, comme il peut
décider de s'installer en Orient, où il aura la possibilité de se faire une
situation plus brillante que celle dont il bénéficiait en Occident. Toujours
est-il que Harpin reçoit pour sa terre la comme considérable de 3 000 livres
: une transaction qui révèle la solidité des finances royales.
Le domaine
royal connaît alors une période de forte croissance : il est situé dans une
région (le nord de la France notamment) qui connaît un essor économique important,
dont profitent pleinement les villes, les péages, les ateliers monétaires. Cette
conjoncture favorable, associée à une gestion prudente fournit de grandes ressources
au roi, qui s'en sert judicieusement : au lieu de dépenser l'argent dans des
guerres, il s'en sert pour agrandir son territoire et donc ses revenus.
Page MAJ ou créée le