LES VALOIS DIRECTS
LOUIS XI, LES ARTS ET LES SCIENCES |
LE PREMIER ATELIER D'IMPRIMERIE FRANCAIS En 1470, un premier atelier d'imprimerie est fondé à Paris par Jean de La Pierre et Guillaume Fichet, respectivement prieur et bibliothécaire de la Sorbonne. Dès lors, soutenu par Louis XI, le nouvel art "d'écrire artificiellement" va se répandre dans tout le royaume. L'invention de la première presse à imprimer par Jean
Gutenberg en 1434 a révolutionné le monde des lettres. Jusque-là, les ouvrages
manuscrits étaient réservés à une élite intellectuelle et religieuse. La page
imprimée, par son caractère vulgarisateur, permet de diffuser largement dans
les écoles et les universités les écrits des auteurs anciens et contemporains.
Les premiers tirages, de quatre à cinq cents exemplaires, sonr rapidement dépassés,
et l'on atteint très vite des chiffres records de mille cinq cents à deux mille
exemplaires. Tous les pays d'Europe rivalisent pour ouvrir des ateliers et débaucher
les spécialistes allemands, qui maîtrisent parfaitement cette nouvelle technique.
Dès 1458, Charls VII, intrigué par le livre imprimé, apparu à Mayence en Allemagne,
dépêche un de ses espions, le Chapenois Nicolas Janson, pour en découvrir le
secret. En 1462, le Rhénan Johann Heynlin, dit Jean de La Pierre,
et le Savoyard Guillaume Fichet ont été reçus maîtres de théologie à la Sorbonne.
En 1470, Jean de La Pierre, alors prieur de la célèbre faculté, fait appel à
trois spécialistes de sa connaissance, Ulrich Gering, Martin Granz et Michel
Friburger, ouvriers typographiques qui viennent respectivement de Constance,
Stein et Colmar. Son objectif est de mettre à la disposition des étudiants et
des professeurs, des ouvrages en grand nombre qui remplaceront les travaux plus
ou moins défectueux des copistes. Cette même année, le premier livre imprimé
en France sort des presses de la Sorbonne : il s'agit des Lettres du
rhétoriqueur italien Gasparino Barzzizi (ou Gasparin de Bergame), rédigé
en latin, composé en caractères romains et comportant encore des enluminures
manuscrites. Suit un Orthographia du même auteur, puis en 1471 un Salluste,
historien latin très apprécié au Moyen Age, Les Harangues du cardinal
Bessarion et La Rhétorique du bibliothécaire et professeur Guillaume
Fichet. Un second atelier est fondé à Paris par Pierre César et
Jean Stoll, deux anciens ouvriers de l'imprimerie de la Sorbonne. Bientôt, rue
Saint Jacques, le "Souffle vert" fait une rude concurrence au "Soleil
d'or". Pasquier Bonhomme, à l'enseigne de "L'Image de Saint Christophe",
publie en 1476, le premier livre imprimé en langue française, Les Chroniques
de France du religieux de Saint Denis. Page MAJ ou créée le |