LA FONDATION DE L'ORDRE DU TEMPLE
En Terre Sainte, les chemins de
pèlerinage sont périlleux. Pour assurer la sécurité des pèlerins face aux infidèles,
l'ordre du Temple voit le jour à Jérusalem, créé par un noble champenois, Hugues de
Payns. Le soutien de Bernard de Clairvaux et des papes va assurer sa prospérité.
La route de la Terre Sainte est longue et
périlleuse. Le pèlerin affronte mille dangers, pour se rendre jusqu'au Saint Sépulcre.
En 1118, âmes courageuses et hommes habitués à se battre, une poignée de chevaliers se
réunissent à Jérusalem autour de Hugues de Payns et de Geoffroy de Saint Omer pour
écarter ces périls. Quelques années auparavant, le centre de gravité de la
chrétienté a déjà vu naître les hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Ceux là,
des Français aussi, se sont donnés pour mission de soigner les pèlerins qui arrivent
épuisés, et ont créé, à Jérusalem, un hôpital très fréquenté. Aussi, ont-ils
ouvert la voie à un nouveau type de chevalier et de religieux, le moine-soldat, soumis
aux obligations de l'un et de l'autre états.
Mettant leurs pas dans ceux de ces prédécesseurs, Hugues de Payns, un noble champenois,
et Geoffroy de Saint Omer souhaitent, eux, assurer militairement la défense des
pèlerins et les prendre en charge lors de leur arrivée dans cet Orient si dangereux. Ils prennent
le nom de "milice des pauvres chevaliers du Christ". Mais ils passeront à
l'Histoire sous la dénomination de "Templiers" et d'Ordre du Temple. Baudouin
II de Jérusalem, qui vient d'être couronné roi, accueille favorablement cette
initiative. Il prend sous sa protection Hugues de Payns et ses quelques compagnons et les
installe dans une partie de la résidence royale, l'actuelle mosquée El-Aqsa que l'on
confond alors avec l'antique Temple de Salomon... Fermement décidés à demeurer en Terre
Sainte et à se mettre au service des pèlerins, Hugues de Payns et sa poignée de
fidèles prononcent leurs voeux à Jérusalem, devant le patriarche latin Garimond. La
cérémonie a lieu selon les us et coutumes des chanoines du Saint Sépulcre. Installé
là par Godefroy de Bouillon, les religieux ont pris modèle sur les chanoines parisiens
de Saint Victor.
Les premières années d'existence du futur Ordre du Temple ne laissent présager en rien
sa glorieuse destinée. La petite troupe vivote et ne rallie pas une foule de vocations. A
une notable exception près, Hugues de Troyes, comte de Champagne, qui a rejoint dès le
commencement le noyau des fidèles. Au grand dam de Bernard de Clairvaux qui comptait sur
les largesses de ce noble protecteur, voisin des premières fondations cisterciennes. Le
saint en a d'abord quelque ressentiment avant de devenir un ardent défenseur des
moines-soldats.
En 1123, les hospitaliers de Saint Jean (les futurs chevaliers de Malte) décident, de
leur côté, d'étendre leur champ d'action. Se cantonner à des tâches de charité et de
soins aux malades ne les satisfait plus et semble limiter les capacités de recrutement de
l'ordre. Les hospitaliers de Saint Jean se donnent alors, eux-aussi, des objectifs
militaires.
Afin de donner une nouvelle impulsion à sa fondation, Hugues de Payns s'embarque, en
1127, vers l'Occident. Pour l'heure, il n'a rassemblé autour de lui que huit frères. Son
voyage a deux principales motivations : faire connaître sa "milice des pauvres
chevaliers du Christ" pour attirer de nouvelles recrues et faire valider sa fondation
par le pape. Un concile doit prochainement se tenir. Hugues de Payns est invité à venir
soumettre ses constitutions devant cette assemblée.
Le noble champenois va trouver dans cette
entreprise un allié de poids, Bernard de Clairvaux. L'un des piliers de la Chrétienté
du XIIème siècle va l'aider et le protéger. L'abbé de Clairvaux rédige, s'inspirant
de la règle cistercienne, les constitutions de l'Ordre du Temple. Soumises au concile de
Troyes, qui se tient en 1128, elles sont adoptées. Les templiers sont prêts pour un
nouvel essor.
Bernard de Clairvaux rédige aussi une lettre De Laude novae militae (Louange de la
nouvelle milice). Un véritable programme pour les futurs templiers... L'abbé de
Clairvaux les exhorte à mener un double combat et à tenir les deux glaives, celui,
matériel, du chevalier et celui, spirituel, du moine. Il engage les templiers à
l'austérité et à l'ascétisme... Dans ce texte, le futur prédicateur de la deuxième
croisade assure aussi que l'Ordre du Temple a "une alliance spéciale" avec les
cisterciens.
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