LES CAPETIENS
PHILIPPE IV, Chef d'Etat |
La France s'attache le comté de Bourgogne Peu à peu, le royaume de France s'étend vers l'est. Par son mariage avec Jeanne 1ère de Navarre Champagne, Philippe IV le Bel a imposé son autorité sur le comté de Champagne et, peu après, sur le comté de Bar. Par le traité de Vincennes, signé avec le comte palatin Othon IV, le 2 mars 1295, c'est le comté de Bourgogne, l'actuelle Franche Comté, qui va entrer dans la mouvance capétienne. Dans le comté de Bourgogne, l'actuelle Franche Comté, situé entre le duché de Bourgogne et l'Empire, un vieux conflit oppose le comte palatin Othon IV à ses principaux vassaux, qui subissent l'ascendant de l'Empereur. Même si celui-ci est faible, Othon IV a besoin d'une alliance pour contrebalancer son influence. En 1289, il se décide à prendre le parti de la monarchie capétienne, soutenu par les bourgeois de Besançon, qui veulent assurer la liberté de circulation sur les routes menant aux foires de Champagne. Marié à Mahaut d'Artois petite-nièce de Louis IX, Othon
IV n'est vassal du roi de France que pour les fiefs de sa femme, la Bourgogne
relevant théoriquement de l'Empire. Le 12 juin 1291, par le traité
d'Evreux, l'alliance du royaume de France et du comté de Bourgogne est
scellée. Afin de renforcer cet accord, Jeanne de Bourgogne, la fille d'Othon
IV et de Mahaut d'Artois, est promise à l'un des fils de Philipe IV le
Bel. Il est convenu que le prince héritera du comté de Bourgogne
si Othon meurt sans héritier, et c'est ce qui se passera effectivement.
Il sera également celui de la comtesse Mahaut d'Artois : là encore,
la famille capétienne a de la chance : Philippe, frère de Mahaut
et héritier présomptif de l'Artois, mourra sur le champ de bataille
de Furnes en 1298 et leur père Robert II à la bataille de Courtrai
en 1302. Enfin, Mahaut d'Artois devient à cette date pair de France et
Othon IV, l'un des grands barons du royaume. Le 2 mars 1295, le traité de Vincennes prévoit que le comte
de Bourgogne cède tout son bien à sa fille Jeanne et qu'il désigne
le roi comme administrateur de cette dot. En contrepartie, il reçoit
un don de cent mille livres et une rente de dix mille lives du Trésor royal.
Enfin, pour souligner le caractère définitif de sa décision,
il s'installe à Paris. Pour conforter cette situation, Philippe le Bel
rallie à sa cause le seul qui aurait pu faire obstacle à ses ambitions
: le duc Robert II de Bourgogne, dont le duché est situé entre
le comté de Bourgogne et le domaine royal. Tandis que son deuxième
fils, le comte Philippe de Poitiers, le futur Philippe V le Long, est promis
à Jeanne de Bourgogne, son aîné, Louis de Navarre, le futur
Louis X le Hutn, héritier des Couronnes de France par son père
et de Navarre par sa mère la reine Jeanne 1ère de Navarre Champagne,
épousera Marguerite de Bourgogne, fille du duc Robert. Grâce à
cet arrangement matrimonial, Robert II ne trouve rien à redire au traité
de Vincennes. Au contraire, il y apporte son soutien en prenant les armes au
nom du roi contre les barons qui ont refusé ne serait-ce que l'idée
de prêter hommage au Capétien. Ce ralliement lui vaut d'être
nommé par Philippe le Bel garde du comté de Bourgogne. Il se montrera
un excellent administrateur de cette principauté sur laquelle il avait
des vues à peine dix ans plus tôt. Page MAJ ou créée le |