LES CAPETIENS
ROBERT II LE PIEUX, SA VIE

 

LA MORT DE ROBERT LE PIEUX

Le 20 juillet 1031, à l'âge de soixante ans, Robert II le Pieux est emporté par une forte fièvre. La disparition de ce souverain réputé pour sa bonté et sa foi profonde plonge le peuple dans la tristesse. Le fils d'Hugues Capet a en effet été un homme pieux et cultivé qui a oeuvré, tout des trente cinq années de son règne, à asseoir la jeune monarchie capétienne.

robert ii le pieuxRobert II le Pieux a soixante ans. A un âge qui, au lendemain de l'an mil, est fort avancé, il est resté vif et robuste. Le moine Helgaud, son biographe, a laissé de lui un portrait flatteur. "De taille élevée, il avait les cheveux parfaitement plats et bien tirés, les yeux humbles, un grand nez droit, la bouche suave et douce pour donner le baiser de la sainte paix, la barbe assez bien fournie, les épaules hautes".
Depuis qu'il a succédé à son père Hugues Capet, en 996, Robert le Pieux, s'est employé tout au cours d'un règne plus long que ceux de tous ses prédécesseurs, à consolider la monarchie capétienne. Certes, le domaine royal est encore modeste, mais les grands vassaux, y compris les plus puissants, reconnaissent tous le roi Robert comme leur suzerain. Pourtant, le roi est las. Las des troubles sans cesse fomentés par les turbulents féodaux. Las des querelles qui l'ont opposé à ses fils, le futur Henri 1er et son cadet Robert. Bien qu'ils aient fait la paix avec leur père, les jeunes princes semblent attendre avec impatience l'heure de lui succéder. Las et découragé, le roi s'est réfugié dans la piété, dans la prière, dans la composition de psaumes, dans la lecture des livres saints.

Au début de l'été 1031, on a cru observer une éclipse partielle du soleil. Robert le Pieux y a-t-il vu un signe venu du Ciel annonçant sa fin prochaine? A-t-il pu songer qu'il était temps, pour lui, de se préparer à la mort?
Au mois de juillet, le roi séjourne à Melun lorsqu'il est pris d'un fort accès de fièvre qui l'oblige à s'aliter. Le mardi 20 juillet, aux petites heures du jour, après avoir communié une dernière fois, il est emporté par la maladie. Ainsi s'éteint l'homme modeste et discret, le souverain cultivé et opiniâtre qui, après Saint Louis, passe pour le plus vertueux de nos rois. A l'annonce de sa mort, le peuple de France manifeste sa tristesse. "Il y eut un grand deuil et un chagrin insupportable", souligne François Guizot, au XIXème siècle, dans son Histoire de la France.

Lorsqu'il apprend le décès de son père, Henri 1er est dans la ville de Langres, où il procède à l'installation du nouvel évêque Hugues. Mais il n'en conçoit guère de tristesse. Enfin, son heure est venue et il règne désormais seul sur le royaume de France! La dépouille mortelle de Robert le Pieux est transportée à Saint Denis. Le cortège funèbre est tout entier secoué par les larmes et résonne de lamentations. Robert II le Pieux est inhumé devant l'autel de la Trinité, au côté de son père Hugues Capet.
En 1140, l'abbé Suger, promoteur du renouveau et de l'agrandissement de la cathédrale de Saint Denis, décidera que sera désormais rendu hommage à Robert le Pieux en instaurant une célébration particulière le jour anniversaire de sa mort. Un peu plus d'un siècle plus tard, en 1263, Saint Louis, sans le savoir, répondra aux voeux du moine Helgaud, qui s'est insurgé que la dalle scellant la sépulture du roi Robert soit restée vierge de toute inscription, de tout ornement, en ordonnant la réorganisation de la nécropole royale de Saint Denis et en commandant pour les tombeaux de ses prédécesseurs de magnifiques gisants. Robert le Pieux a eu le sien, qu'on peut encore admirer aujourd'hui, comme l'on fait les écoliers du XIXème siècle qui apprenaient que ce roi avait été "pieux, juste, savant, charitable, fidèle/De toutes les vertus quel plus parfait modèle?"

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