CHARLES MARTEL, CHEF DE GUERRE
CHARLES MARTEL VAINQUEUR DES SARRAZINS
En 732, les Arabes ont conquis une bonne partie des pays du pourtour méditérannéen : l'Egypte, la Syrie, l'Afrique du Nord et l'Espagne (711). De Pampelune, le gouverneur musulman d'Espagne décide de lancer une expédition au delà des Pyrénées. Terrifié par cette horde d'hommes à cheval, ravageant tout sur leur passage et coupant les têtes avec leur cimeterre, le duc Eudes d'Aquitaine fait appel au célèbre maire du palais : Charles Martel.
Au VIIIème siècle,
les rois mérovingiens ont de moins en moins de pouvoir et ce sont les trois
maires du palais (pour les royaumes d'Austrasie, Neustrie et Bourgogne) qui
prennent toutes les décisions. Plus tard on surnommera ces rois fantoches "les
rois fainéants". Charles Martel est maire du palais d'Austrasie (dont le
roi est Thierry IV), mais il soumet rapidement les deux autres maires. Avant
de s'attaquer aux Arabes, Charles Martel a, à plusieurs fois, prouvé sa
valeur guerrière et rassemble en sa personne presque tous les pouvoirs politiques.
En 718-720, il ravage le pays des Saxons (peuple germanique), en 719 il bat
les Frisons (autre peuple germanique); en 725-728, il soumet les Bavarois; en
730, il s'attaque aux Alamans et est encore victorieux. C'est donc un homme
de guerre entraîné et auréolé de gloire par ses nombreuses victoires auquel
vont s'affronter les Arabes.
En 732, le comte Eudes d'Aquitaine se rend compte
que la situation est en passe de devenir désespérée : les Arabes sont partout
et font peser de lourdes menaces sur le royaume franc, et en particulier sur
le très important monastère de Saint Martin de Tours. Il décide alors de faire
appel à l'homme le plus prestigieux du moment et et seul à pouvoir faire face
à ce danger : Charles Martel.
Charles Martel arrive sur les bords de la Loire. Une fois le monastère sauvé, il prolonge son attaque au sud. Il fait avancer son armée venue de toutes les parties du royaume franc. La bataille se livre près de Poitiers contre les troupes d'Abd-al-Rahman, gouverneur d'Espagne et général arabe. Pour faire face aux hordes arabes, Charles Martel équipe chacun de ses soldats d'une épée, d'un haubert ainsi que d'une longue lance. Il fait fabriquer des casques formés de quatre feuilles de fer triangulaires et assemblées par des rivets. Le chef franc attend le choc de l'ennemi. Il l'attend pendant sept jours. Quand les Arabes se décident enfin à attaquer, ils se heurtent inutilement au mur de fer des "phalanges" franques. La bataille s'interrompt et le lendemain matin les Arabes ont fui le champ de bataille. Selon la légende, 375 000 Arabes auraient péri et cette victoire était censée être " la preuve de la supériorité du Christ sur Mahomet ". D'ailleurs, le général arabe est retrouvé mort sur le champ de bataille. Cette bataille met fin aux tentatives d'incursion des Arabes dans le royaume franc pour plus de cent ans.
Après sa victoire de Poitiers contre les
Arabes, Charles Martel apparaît comme le sauveur du monde chrétien et comme le maître
incontesté du royaume franc. Pendant neuf années, il renoue les relations avec la papauté,
dont l'indépendance est menacée par les invasions des Lombards en s'engageant à
protéger le pape, réorganise l'administration et tente de refaire l'unité de Clovis.
Quelques mois avant sa mort en 741, il
prend la précaution d'assurer sa succession. Il répartit son royaume entre ses fils
Carloman et Pépin.
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