LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE
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PRISONNIER DE CHARLES QUINT Capturé par les Impériaux à la bataille de Pavie, le 24 février 1525, François 1er reste plus d'un an prisonnier de Charles Quint. Pour prix de sa liberté, il devra se résoudre à signer le traité de Madrid. Sitôt après la
défaite, François 1er est conduit à la chartreuse de Pavie. Il est autorisé
à écrire à sa mère, Louise de Savoie, et à Charles Quint, son ennemi,
resté en Espagne. "De toutes choses, ne m'est
demeuré que l'honneur et la vie, qui est sauve", confie-t-il à sa
mère. Dans sa lettre à l'Empereur, il fait appel à la grandeur d'âme de son
adversaire : "Pourquoi, s'il vous plaît d'avoir
cette honnête pitié de moyenner la sûreté que mérite la prison d'un roy de
France, lequel on veut rendre ami et non désespéré". Peu après,
il est transféré à la forteresse de Pizzighetonne, sur les rives de l'Adda,
à vingt kilomètres de Crémone. Il y passe près de trois mois sous l'étroite surveillance
d'un capitaine espagnol. Il a pu garder une quinzaine de gentilshommes pour le
servir, et plusieurs de ses proches compagnons (Montmorency, Chabot de Brion,
Jean de La Barre et le trésorier Babou de La Bourdaisière) partagent sa
captivité. Il est libre de correspondre avec sa mère qui, installée à Lyon,
gouverne la France. S'il a espéré
pouvoir racheter sa liberté par une simple rançon, le roi se trompe
lourdement. Début avril, il est informé des conditions posées par Charles
Quint. Parmi les exigences du vainqueur, il y a la cession de la Bourgogne. "Impossible",
répond le prisonnier à l'émissaire impérial. François 1er laisse en
revanche la porte ouverte à la négociation sur d'autres points et ajoute des
propositions de son cru. C'est lui qui demande, en gage de réconciliation,
d'épouser la soeur de Charles Quint, Eléonore, veuve du roi du Portugal.
Enfin, il refuse de négocier aussi longtemps qu'il sera captif et confie la
responsabilité de conclure la paix à sa mère. Laquelle considère que les
conditions impériales ne se peuvent "accorder,
consentir, ni permettre" et que seul le roi, présent en son
royaume, pourrait les faire accepter à ses sujets. On négociera pourtant, mais
sans concéder un pouce du territoire français. Le 19 juin,
François 1er débarque à Barcelone. Les premières semaines en Espagne sont
une succession d'entrées solennelles, de fêtes et da banquets. Il est reçu
partout avec les honneurs dus au roi de France. Les scrofuleux viennent en masse
pour se faire toucher. "Son affabilité et son
exquise courtoisie lui assurent un accueil si chaleureux qu'on le le dirait
adoré de tout le pays". Page MAJ ou créée le |