LES VALOIS DIRECTS
LOUIS XI, SA VIE |
LOUIS XI, UN ROI PREOCCUPE PAR SA SANTE Le parcimonieux Louis XI est si préoccupé par sa santé qu'il n'hésite pas à desserrer largement les cordons de sa bourse pour payer à prix d'or ses médecins et ses apothicaires. Dans sa jeunesse, Louis XI ne s'est guère intéressé
à sa santé. Mais, au fil des ans, il s'en préoccupe de
plus en plus, craignant à la fois de ne pas guérir de maux dont
il souffre et d'être victime de ceux dont il n'est pas atteint. Il est
persuadé qu'il mourra avant l'âge de soixante ans, ce qui à
l'époque est au demeurant fréquent. Son conseiller Philippe de
Commynes rapporte qu'il a toujours eu "imagination
de ne passer point soixante ans, et que, depuis longtemps, roi de France ne
les passait (aucuns veulent dire depuis Charlemagne)". Si Louis XI requiert les lumières de la science
médicale, il croit tout autant à l'efficacité de l'astrologie
: ce qui est habituel en des temps où la plupart des hommes de l'art
sont à la fois médecins et astrologues. Il compte aussi fortement
sur l'intervention de Dieu et des saints. En mai 1481, deux mois après
sa première attaque d'apoplexie, il fait un don si énorme à
Saint Jacques de Compostelle que pour l'acquitter il faut suspendre momentanément
le paiement de certaines pensions. Lorsqu'il concède à l'abbaye
de Saint Claude des vignobles du domaine royal, il précise dans les lettres
patentes de donation que "les religieux seront tenus
de prier Dieu et Notre Dame, pour notre état, prospérité
et santé (...) et mêmement pour la bonne disposition de notre estomac,
pour que vin ni autres viandes ne nous y puissent nuire et que nous l'ayons
toujours bien disposé". Le roi souffre couramment de la goutte, de douleurs à
l'estomac et à la vésicule biliaire. Il est sujet à des
flatulences, qu'il combat avec force anis, cumin et baies de genièvre.
Il est atteint d'une maladie de peau (ses ennemis parlent de la lèpre),
qu'il tente de traiter en prenant des bains additionnés des ingrédients
les plus variés; et contre laquelle il fait chercher un fromage
qu'on lui assure être un remède souverain. Pour améliorer
le fonctionnement de sa rate, il boit de la bière; pour le "reste",
il ingurgite quantités de potions et de tisanes. Pour ces traitements,
il paie sans rechigner; ainsi, pour les trois mois de novembre 1479, à
janvier 1480, il verse à ses apothicaires six cent cinquante deux livres. Page MAJ ou créée le |