LES VALOIS DIRECTS
LOUIS XI, SA VIE |
LES "INSTRUCTIONS" DE LOUIS XI A SON FILS A l'approche de la mort, Louis XI souhaite préparer son fils, le futur Charles VIII, à son métier de roi. Le 21 septembre 1482, à Amboise, il organise une entrevue solennelle avec le jeune prince de douze ans. Pendant quatre jours, en présence de ses principaux conseillers, il transmet à son héritier les préceptes qui l'aideront à bien gouverner. Ces "instructions" seront officialisées sous la forme d'une ordonnance, qui, entérinée par la Chambre des Comptes et le Parlement, sera communiquée aux cours souveraines du royaume. Cruellement atteint par la maladie, Louis XI sent que sa mort est proche. Le temps est venu de donner à son héritier, le futur Charles VIII, les clefs qui lui permettront de gouverner avec sagesse et discernement. Bien qu'il ne soit guère enclin à exprimer ses sentiments, le roi est attaché à ce fils tard venu, à cet enfant fragile âgé de douze ans, qui sera sans doute trop jeune lors de son accession au trône. Pour son fils, Louis XI fait composer en 1482 un recueil de
pensées et de conseils intitulé Le Rosier
des guerres. Cette sorte de testament politique et spirituel, rédigé
par le médecin Pierre Choisnet, rassemble des conseils de piété,
un résumé des devoirs et des vertus du prince, mais surtout livre
de précieux enseignements concernant la conduite du gouvernement. Le
souverain récolte ce qu'il a semé : "Car
le roi ressemble à un grand fleuve, duquel sortent les petites rivières
et petits ruisseaux, et, s'il est doux et net, les petites rivières et
les petits ruisseaux seront nets et doux et, s'il est rude et sale, ils seront
rudes et sales". Et l'intérêt de son royaume n'est
nullement servi par la guerre : "Si la guerre
était commencée du temps de ses ancêtres, il serait encore
mieux de chercher paix ou trêves. Car en guerre ni en procès, il
n'y a jamais un denier de profit". Dans un discours longuement mûri, Louis XI confesse une
partie de ses erreurs passées. Il reconnaît avoir eu tort de renvoyer
les conseillers de son défunt père Charles VII, une attitude qui
a été la cause des "grands
maux, inconvénients et dommages irréparables qui nous advinrent
peu de temps après notre avènement à la Couronne pour n'avoir
entretenu lesdits seigneurs et officiers en leurs états, charges et offices".
Le roi enjoint son fils de ne pas suivre son exemple et de recourir à
la compétence de ceux qui ont déjà servi la Couronne et
ont maintes fois fait la preuve de leur fidélité. S'il lui recommande
également d'écouter les avis de son entourage, il le met cependant
en garde contre les "conspirations et trahisons" dont il ne manquera
pas d'être victime au cours de son règne. Pour tenter de lui éviter
ces pénibles épreuves, il lui désigne les bons serviteurs
du royaume, ceux sur qui il pourra compter, mais aussi ceux dont il devra se
méfier, les ennemis avérés et les traîtres en puissance.
Et, surtout, il le conjure de se garder des princes, toujours en quête
de pouvoir! Page MAJ ou créée le |