LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, LES PERSONNALITES |
ROBERT D'ARTOIS, UN EXILE AVIDE DE VENGEANCE Condamné, le 6 avril 1332, au banissement pour crime de lèse-majesté, Robert d'Artois se réfugie en Angleterre. Devenu désormais le pire ennemi de Philippe VI, il n'aura de cesse d'exhorter Edouard III à contester la légitimité du Valois et à entrer en guerre pour reprendre le royaume de France dont, petit-fils en ligne maternelle de Philippe IV le Bel, il estime avoir été dépossédé. A l'été 1329, Robert III d'Artois décide d'intenter un nouveau procès pour rentrer en possession de l'héritage de son grand-père, le comte Robert II, dont il a été lésé au profit de sa tante Mahaut d'Artois. Mais, le 27 novembre, la comtesse Mahaut meurt; de même que, peu après, sa fille Jeanne de Bourgogne, la veuve de Philippe V le Long. Dès lors, c'est le duc Eudes IV de Bourgogne, époux de Jeanne de France, fille de Jeanne de Bourgogne et du Capétien, qui revendique la succession de l'Artois. Ces deux décès rapprochés tombent à point nommé pour Robert d'Artois; un peu trop selon certains, qui les jugent fort suspects. En attendant la décision de la Cour des pairs, Philippe VI a pris le comté d'Artois sous sa coupe. Mais la Cour est si profondément divisée, entre les partisans de Robert d'Artois et d'Eudes de Bourgogne, qu'il envisage de le rattacher à la Couronne et de dédommager les deux partis. Pour ce faire, il demande des subsides aux états généraux d'Artois, qui, n'ayant rien à gagner dans l'affaire, refusent de payer ce nouvel impôt. Puisque aucun compromis n'est possible, la procédure est relancée. Au procès, Robert d'Artois présente cinquante
cinq témoins affirmant avoir vu les titres établissant ses droits.
Quelque temps plus tard, il produit ces pièces, des chartes scellées
retrouvées miraculeusement. Le 14 décembre 1330, les clercs du
Parlement expertisent des documents, qui se révèlent être
des faux grossiers. Le faussaire est dénoncé; il s'agit d'un clerc
recruté par Jeanne de Divion, ancienne maîtresse de feu Thierry
d'Hirson, évêque d'Arras et conseiller de la comtesse Mahaut, qui
a offert ses services, traîtreusement providentiels, à Robert d'Artois.
Ces révélations provoquent un scandale extraordinaire, si bien
que Robert perd tous ses appuis, y compris celui du roi. On arrête la femme de Robert d'Artois, Jeanne de
Valois, la demi-soeur du roi, et ses quatre fils, qui ne recouvreront leur liberté
et leurs titres que quinze ans plus tard par la grâce de Jean II le Bon.
Le fugitif trouve asile chez le duc de Brabant. Mais, en janvier 1334, le chapelain
Sachebren l'accuse d'avoir recouru à des pratiques d'envoûtement
visant le duc de Normandie, le futur Jean le Bon. Immédiatement déclaré
persona non grata à la Cour de Brabant, c'est déguisé en
marchand qu'il passe en Angleterre, où le roi Edouard III l'accueille
chaleureusement. Page MAJ ou créée le |