LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, SA VIE |
LA MORT DE LA REINE JEANNE DE BOURGOGNE Morte le 12 décembre 1349, la reine Jeanne de Bourgogne a été mal-aimée du peuple et surnommée la "Boiteuse" par la chronique. Elle a cependant formé un couple uni avec le roi Philippe VI, qui n'hésitait pas à prendre conseil auprès d'elle. Quand la reine Jeanne de Bourgogne meurt de la peste noire, le 12 décembre 1349, le royaume, touché de plein fouet par la terrible épidémie, ne semble pas regretter sa disparition. Pour beaucoup, celle qui apparaît dans la chronique des quatre premiers Valois sous les surnoms de la "Mâle Reine" ou de la "Boiteuse" a subi le châtiment de Dieu pour sa grande méchanceté. Le chroniqueur Jean Froissart la décrit comme "trop mâle et périlleuse", et la Chronique normande rapporte qu'elle a été "la plus malverse femme que oncques il y eut sur terre". Fille du duc Robert II de Bourgogne et d'Agnès
de France, dernière fille de Saint Louis, Jeanne de Bourgogne
a épousé en juillet 1313 le futur Philippe VI, neveu
du roi Philippe IV le Bel. A cette époque, rien ne lui permet
de croire que ce mariage la conduira sur le trône de France,
puisque Philippe le Bel a trois fils : les futurs Louis X le Hutin,
Philippe V le Long et Charles IV le Bel. Sa soeur Marguerite, mariée
à Louis, et ses cousines Blanche et Jeanne, respectivement
à Charles et Philippe, semblent au contraire avoir une destinée
royale toute tracée. Mais, en 1314, les trois brus du roi
sont impliquées dans le scandale adultère de la tour
de Nesle. Marguerite mourra en prison, Blanche finira ses jours
au couvent et Jeanne, qui n'a fait que couvrir les écarts
de ses compagnes, sera acquittée. La reine Jeanne joue un rôle important auprès
de son époux. Le couple est très uni, et Philippe
VI tient compte des avis de son épouse au point qu'on peut
dire qu'il partage l'exercice du pouvoir avec elle. Pour celle dont
la soeur appelée à régner a tristement fini
ses jours dans un cachot du Château Gaillard, il s'agit
sans doute d'une revanche. Par ailleurs, sa grande piété
a peut-être été à l'origine du désir
du roi de partir en croisade, projet qui n'a jamais abouti. Autre
signe de la reconnaissance du souverain à l'égard
de son épouse : en 1333, il revoit à la hausse le
douaire de la reine pour "les grands
biens, amour et loyauté que nous avons toujours trouvés
en notre dite compagne". Elle reçoit ainsi les
domaines de Montargis, Lorris en Gâtinais, Vitry aux Loges,
Boiscommun, Château sur Loire, Fontainebleau, Corbeil, Melun
Montreuil et Moret, qui lui assurent des revenus de vingt cinq mille
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