LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, SA VIE |
BLANCHE DE NAVARRE Veuf à cinquante six ans, Philippe VI se remarie le 19 janvier 1350 avec Blanche de Navarre, âgée de dix huit ans et soeur du roi de Navarre, Charles II le Mauvais. En s'alliant avec cette grande et puissante famille qui descend des Capétiens, le roi entend renforcer la légitimité de sa lignée. La peste qui a décimé le royaume dès 1347 n'a pas épargné la famille royale! Le 11 septembre 1349, Bonne de Luxembourg, belle-fille du roi Philippe VI et épouse du futur Jean II le Bon, a succombé à l'épidémie. Le 12 décembre, la reine Jeanne de Bourgogne, surnommée la "reine mâle", a elle aussi été emportée par la terrible maladie. Très vite, Philippe VI songe à reprendre femme, en même temps qu'à doter le prince Jean, son fils aîné et héritier de la Couronne, d'une nouvelle épouse et future reine de France. Eu égard à leur rang, tous deux deux doivent se remarier au mieux des intérêts politiques du royaume. Tout d'abord, Philippe VI songe à marier le prince Jean à Blanche de Navarre, soeur du roi de Navarre Charles II le Mauvais et âgée de dix huit ans. Mais, devant la jeunesse et la beauté de la demoiselle, il décide de l'épouser lui-même. Surnommée dans son pays "Belle Sagesse", Blanche de Navarre est une Capétienne, puisque, par sa mère, Jeanne de France, elle est la petite-fille de Louis X le Hutin. Allier la branche des Valois, qui vient récemment d'accéder au trône, à une héritière des Capétiens, voilà un bon moyen de renforcer encore la légitimité de Philippe VI. Pour le roi, âgé de cinquante six ans, la raison d'Etat n'est pas trop dure à respecter, d'autant que Blanche de Navarre est considérée, selon la chronique, comme "belle, bonne et sage". Le 19 janvier 1350, après un veuvage des plus brefs, cinq semaines à peine, le roi convole en secondes noces dans la plus grande discrétion à Brie Comte Robert, chez la tante de la mariée, la reine Jeanne d'Evreux, veuve du dernier souverain capétien, Charles IV le Bel. Lorsque Philippe VI meurt, le 22 août 1350, Blanche de Navarre, tout
juste mariée depuis sept mois, est enceinte. Son enfant naît en
mai 1351 : c'est une fille, prénommée Jeanne (et parfois dite
Blanche). Tandis que Jean II le Bon monte sur le trône, la reine Blanche
se retire dans les seigneuries de Normandie qui forment son douaire et s'installe
auprès de sa tante, la reine Jeanne d'Evreux, plus proche du clan navarrais
que de la cour du roi Jean, où elle n'a guère eu le temps de s'intégrer. Soeur de Charles de Navarre, régulièrement en guerre contre le royaume de France, la reine Blanche prend généralement le parti de son frère, mais ne peut s'opposer ouvertement au pouvoir royal. Cette position délicate la pousse à intervenir en recourant à la négociation. Ainsi, après le siège de la forteresse de Melun, la paix entre les deux royaumes de France et de Navarre (qui ne durera pas) est signée le 21 août 1359. Jean le Bon étant prisonnier en Angleterre, le dauphin, le futur Charles V, conclut un arrangement avec sa belle-mère pour faire entrer Melun dans le domaine royal. Une politique que Charles V poursuiva, parce que le conflit durera et que la reine Blanche, membre du parti navarrais, représente une menace à cause de la situation géographique de ses seigneuries. En avril 1364, on craint qu'elle n'ouvre ses portes aux Navarrais. Alors que Charles V marche sur Vernon, Blanche de Navarre cède rapidement et négocie un traité, qui affirme la souveraineté royale sur les places fortes qu'elle a acquises par le douaire. Si la seconde épouse de Philippe VI reste toujours avant tout une Navarraise, jusqu'à sa mort, le 5 octobre 1398, elle s'entendra relativement bien avec Charles V le Sage, qui, en 1366, la fera marraine de sa troisième fille, Jeanne. Page MAJ ou créée le |