LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, SA VIE |
LA MORT DE PHILIPPE VI DE VALOIS Quand Charles IV le Bel, le dernier Capétien, est mort sans héritier, la Couronne est passée au cousin du souverain défunt, Philippe de Valois, qui règne sous le nom de Philippe VI. Le premier roi des Valois n'a de cesse de montrer que, contrairement aux railleries de ses détracteurs, il n'est pas un "roi trouvé". Pour ce faire, cet athlète accompli, amoureux du luxe et des rites de chevalerie, mise sur le faste des apparences. Juste avant de mourir, le 22 août 1350, il tiendra à réaffirmer encore sa légitimité. Né en 1293, Philippe de Valois est un prince de très haute lignée. Il appartient à la deuxième Maison de France, fondée par le petit-fils de Saint Louis, et compte deux rois parmi ses grand-pères, deux saints parmi ses aïeux. Lorsqu'il est couronné, le 29 mai 1328, sous le nom de Philippe VI, il est dans la force de l'âge, un bel et grand athlète, d'allure altière, tout en muscles et en vigueur. Il aime se parer de bijoux ciselés; se vêtir de robes de velours, fourrées de vair, brodées de perles et de cabochons, de pélissons de martre, de surcots à chevaucher fourrés de sandal vermeil. Il aime la chasse et la guerre, où il fait preuve d'une grande bravoure et dont il apprécie l'ambiance de camaraderie virile entre gentilshommes, les fastes et les parades, les armes ouvragées, les heaumes, les bacinets, qu'il choisit de cuir blanc. Il aime les chevauchées, les tournois, le grand air, les exercices du corps et les beaux exploits. Féru de chevalerie, inspiré par Arthur, Lancelot et les chevaliers de la Table Ronde, il est lui-même un parfait chevalier. Sans être érudit, Philippe VI est féru
de lecture et amateur de livres. Pour sa bibliothèque, il passe commande
de nombreux ouvrages; il fait compiler à un moine de l'abbaye de Saint
Denis un manuel d'histoire universelle. Il croit en la légalité,
l'ordre, la religion. La reine Jeanne de Bourgogne, dure et revêche, exerce
une grande influence sur son époux, qui pourtant s'emporte parfois jusqu'à
la battre, lors d'accès de fureur homériques. Faible et émotif,
le roi manque en effet de contrôle sur lui-même, jouisseur et sensuel
(mais fidèle à son épouse : il ne collectionne que les
objets, en quantité considérable), il se livre tout entier à
son plaisir et ne vit que dans le moment présent. Il montre une incapacité
totale à prévour les événements. Son règne
s'en ressentira. Mais le roi ne profitera que quelques mois de ce nouvel hyménée.
Il arrive en effet au terme de son chemin. Immobilisé dans son château
de Vincennes par la maladie, il consacre ses derniers jours à des entretiens
avec ses fils, en particulier avec son aîné, le futur Jean le Bon.
Il les encourage à continuer la lutte contre les Anglais, affirmant que
leur juste cause ne peut manquer de l'emporter : "Vous y perviendrez, dit-il,
avec la crainte de Dieu, une bonne entente entre vous et le zèle de la
chose publique". Il leur rappelle les arrêts des théologiens, docteurs
et juristes, confirmés par les pairs et les états, établissant
ses droits à la Couronne. Au seuil de la mort, il tient encore à
réaffirmer sa légitimité et celle de sa lignée. Page MAJ ou créée le |