LES CAPETIENS
LOUIS IX ET LE PEUPLE

 

LOUIS IX : UNE JUSTICE POUR TOUS

Le soulagement de la misère et de la souffrance inspire chacun des actes de Louis IX, futur Saint Louis. L'organisation d'une justice plus objective, plus juste et plus humaine lui tient profondément à coeur. Admiré et aimé de ses sujets, pour ses vertus et sa piété, il est estimé des autres souverains qui en font l'arbitre de leurs querelles. Lors de la première croisade, les Sarrasins l'ont surnommé " le sultan juste ".

Saint Louis rendant la justiceRoi très pieux, Louis IX a constaté qu'en son royaume, la justice n'était pas la même pour tous. Soucieux de faire régner sur terre la volonté du Dieu Chrétien en ne faisant aucune distinction de classe entre ses sujets, il entreprend, à partir de 1254, une vaste réforme des institutions judiciaires.
Comme il se rend régulièrement dans les hôpitaux pour soigner et réconforter les malades, il accueille à la cour la veuve et l'orphelin, le pauvre et l'opprimé. Il se consacre au gouvernement de son royaume avec sagesse et autorité, imposant à tous son "ordre moral" . Le roi s'applique à établir le meilleur fonctionnement de l'administration de ses domaines et à faire régner la justice dans ses Etats. Il consacre une grande partie de son temps à la mise en place d'une réforme judiciaire et à l'élaboration d'un droit civil destiné à protéger tous les sujets de son royaume.
Dea enquêteurs royaux, dépêchés au quatre coins du royaume, sont chargés d'inventorier les abus et les injustices commis. Le comportement des seigneurs juges est loin d'être toujours impartial et les décisions sont souvent prises en fonction du montant des pots-de-vin. Le roi n'hésite pas à punir sévèrement ceux qui se sont montrés injustes envers le peuple. Pour protéger les faibles, Louis IX souhaite harmoniser les différents pouvoirs et soumettre tous les Français à une loi commune. Désormais, la justice sera rendue par des agents royaux nommés par le souverain. Les ordonnances de 1254 et 1256 édictent les devoirs des officiers afin d'éviter les exactions, la corruption et tout profit local. Baillis et sénéchaux ont l'ordre de refuser tout cadeau de la part des justiciables et sont étroitement surveillés. L'ordonnance de 1261 prohibe les "batailles" (guerres privées entre seigneurs) alors que l'Eglise a déjà proscrit l'ordalie, le jugement de Dieu, de ses propres cours et leur substitue la preuve par témoin. Le recours à l'enquête est de plus en plus fréquent.

L'usage de l'appel d'un juge inférieur à un juge supérieur est progressivement introduit. Une cour d'appel, ouverte à tous, est créée. Mais Louis IX se considère comme le responsable suprême de la justice en son royaume. Ses sujets s'adressent donc couramment au roi pour faire redresser un tort ou réformer une sentence. Lors des "plaids de la porte", les gentilshommes de la suite du roi écoutent les plaignants à l'entrée du palais puis viennent rendre compte à leur maître. Assis au pied de son lit, Saint louis convoque les parties et propose un arrangement. En été, le roi s'installe dans le jardin du Palais de la Cité. Il fait étaler un tapis sur lequel il s'assoit avec ses conseils dont il ne se sépare jamais. Mais le plus souvent, c'est au bois de Vincennes que Saint Louis aime à donner audience, le dos appuyé contre un chêne. Il y reçoit les plaideurs de toutes conditions, humbles paysans, artisans des villes ou nobles guerriers. Aux uns comme aux autres, il accorde toute son attention et toute sa mansuétude.

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