LES CAPETIENS
LOUIS IX, LES ARTS ET LES SCIENCES
La Sainte Chapelle

 

UN SPLENDIDE ECRIN POUR DE PRECIEUX TRESORS

Chef-d'oeuvre du règne de Saint Louis, la Sainte Chapelle, consacrée le 26 avril 1248 par le pape Innocent IV, a bénéficié de toute l'attention et du savoir-faire des maîtres du XIIIème siècle. Le talent des sculpteurs, des peintres et des orfèvres qui ont travaillé à l'ornementation de l'édifice a été mis à contribution pour réaliser un magnifique écrin digne des Saintes Reliques.

La vocation d'un édifice religieux est de donner aux fidèles un aperçu du royaume des Cieux. Avec la Sainte Chapelle, c'est un petit coin de paradis qui s'ouvre en plein Paris. La sensation de toucher le divin est ici encore plus sensible car la chapelle haute baigne, grâce aux immenses vitraux, dans une lumière quasi-surnaturelle. C'est pour abriter une impressionnante collection de reliques que Louis IX ordonne, en 1243, la construction de la Sainte Chapelle, qui sera consacrée le 26 avril 1248. Le trésor, d'abord entreposé dans la chapelle Saint Nicolas de la Cité, comprend alors "la Couronne d'épines, une très grande partie de la très Sainte Croix, du sang de Notre Seigneur, les langes dont il fut enveloppé dans son enfance, du sang miraculeusement distillé d'une image de Notre Seigneur frappée par un Infidèle, la nappe de la Cène, une pierre du Sépulcre, du lait de la Vierge, le fer de lance dont Notre Seigneur fut frappé, la robe de pourpre dont on le revêtit par dérision, le roseau que l'on mit dans la main du Sauveur en manière de sceptre, l'éponge vinaigrée qu'on lui présenta, un morceau de son suaire, le linge dont il se servit pour essuyer les pieds des apôtres, la verge de Moïse, le sommet du crâne de Saint Jean Baptiste".

La Couronne d'épines, à laquelle la Sainte Chapelle est dédiée, est enfermée dans une châsse déposée au sommet d'une tribune située dans l'abside de la chapelle haute. L'édifice est un gigantesque écrin à la décoration flamboyante, baigné par la douce lumière filtrant des vitraux.
La nef de la chapelle haute à quatre travées et l'abside à neuf pans totalisent 618 mètres carrés de vitraux en quinze verrières. Les 1 304 scènes qui resplendissent dans la lumière du soleil racontent l'Ancien Testament, dans la nef, et la vie du Christ, dans l'abside. Elles proposent une réflexion sur la monarchie à travers la Bible, des rois des temps anciens à Jésus, le dernier d'entre eux. Sur la façade ouest, la rose évoque l'Apocalypse. Sous les vitraux et les peintures polychromes, la structure en pierre disparaît presque complètement. Sur la voûte, d'un bleu profond, scintillent des étoiles d'or, tandis que les piliers sont ornés de motifs complexes. Le soubassement des vitraux est décoré en trompe-l'oeil. Entre les colonnes des arcades aveugles, des médaillons quadrilobes montrent des scènes de martyre de saints peintes sur verre. Et, tout autour du flamboyant vaisseau de pierre, des statues d'apôtres semblent soutenir la voûte.

Vers 1485, Charles VIII remplace la rose de style rayonnant de la façade occidentale par son équivalent en style flamboyant. Les inondations qui touchent Paris en 1690 obligent à remanier la chapelle basse, qui perd alors ses vitraux. Certaines tombes disparaissent. Un caveau est construit pour accueillir les futurs serviteurs du sanctuaire.  A la fin du XVIIIème siècle, l'édifice perd de sa clarté avec la construction, sur la façade nord, d'une galerie qui aveugle en partie les vitraux.
Mais c'est la Révolution qui porte les coups les plus sérieux au sanctaire. En 1792 et 1793, l'édifice est mutilé. Les orgues, installés en 1771, sont transférées à Saint Germain l'Auxerrois. Les sculptures et tous les ornements rappelant la royauté sont enlevés par le sculpteur Daujon. Les stales et le jubé d'Henri II sont détruits. La chapelle devient un entrepôt de farine puis, sous le Directoire, une salle de bal. L'Empire et la Restauration la transforment en salle d'archives judiciaires. Masqués par des rangées de casiers, les vitraux disparaissent sur une hauteur de trois mètres. La salle basse reçoit quant à elle les dossiers de la chambre des Comptes. De 1837 à 1867, des travaux sont entrepris pour réhabiliter la Sainte Chapelle. Viollet le Duc est de le partie. On restaure statues et vitraux. Les médaillons sont repeints. L'entreprise prend fin sous le Second Empire avec la reconstitution du chevet de la grande châsse.

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