LES MEROVINGIENS

LES PRECURSEURS DE CLOVIS

 

CHILDERIC, ROI DES FRANCS SALIENS ET PERE DE CLOVIS

En 457, Childéric 1er succède à son père Mérovée sur le trône du petit royaume de Tournai. Plus chef de clan que véritable souverain, ce guerrier barbare est aussi un vaillant officier au service de l'Empire Romain d'Occident. Mais son plus grand titre de gloire est probablement d'avoir donné le jour à un rejeton qui fera parler longtemps de lui : Clovis, le premier roi franc chrétien...

En 457, il devient roi des Francs Saliens. Mais sa prétention à régner sans partage lui vaut l'animosité immédiate de ses parents et des Grands. La révolte de ses sujets l'oblige à se réfugier chez Bisin, roi de Thuringe. Là, Basine, l'épouse de son hôte, conçoit une telle passion à son égard qu'elle abandonne son premier mari pour le suivre... En 463, Childéric reprend les rênes de son royaume. Trois ans plus tard, la belle et vigoureuse Basine accouche d'un fils, Clovis. Elle donnera également le jour à trois filles, Lanthilde, Alboflède et Aldoflède.

Barbare et païen, Childéric est aussi un officier romain parmi les plus fidèles. Il fut  enseveli dans le paludamentum, le manteau pourpre brodé d'or des généraux romains, portant l'anneau sigillaire (marqué de l'inscription Childeric regis, le roi Childéric), la fibule cruciforme et la cuirasse d'or, insignes distinctifs des dignitaires de l'Empire Romain d'Occident.
En 451, à la bataille des Champs Catalauniques (près de Châlons sur Marne), contre les hordes d'Attila, le roi des Huns et célèbre "fléau des dieux", Childéric est allié aux Gallo-romains du général Aetius. En 463, il prend part, sous le commandement d'Aegidius, roi de Soissons, commandant en chef de la milice et représentant de Rome en Gaule, aux campagnes romaines, sans doute comme roi fédéré. L'année suivante, Aegidius ayant été emporté par une épidémie, il soutient le comte Paul, successeur provisoire du défunt, contre les Saxons qui menacent d'envahir l'Armorique et la Lyonnaise Troisième (l'actuelle Normandie).
Lors de la liquidation de l'Empire Romain d'Occident, en 476, Childéric fait serment d'allégeance à Odoacre, roi d'Italie reconnu par Zénon, empereur d'Orient. A l'inverse, Syagrius, fils d'Aegidius, qui vient d'atteindre la majorité et de remplacer Paul, préfère s'allier aux Wisigoths, qui règnent sur l'Aquitaine et détiennent la suprématie militaire en Occident.

Cette nouvelle situation entraîne rapidement la rupture entre Childéric et celui qui revendique la légitimité romaine. Convertis de longue date à l'arianisme, Les Wisigoths s'opposent aux Gallo-romains. Euric, leur roi, a en outre adopté une politique de persécution des catholiques de son royaume. Au contraire, Childéric s'inscrit dans la tradition romaine qui veut que le pouvoir militaire protège l'Eglise. L'ambassade de Geneviève, la protectrice de Paris (franque par sa mère, catholique et romaine par son père), confirme cette prise de parti et explique pourquoi Childéric épargne Paris. Lorsqu'il entreprend, à partir de 476, un blocus pour affamer Syagrius, il se refuse à ravager la cité et autorise Geneviève à rompre l'embargo pour ravitailler la population. Au cours de ces années marquées par une guerre civile larvée entre alliés des Wisigoths et tenants du pouvoir impérial, c'est ce roi païen qui brandit le dernier flambeau de Rome. Mais ses efforts ne sont pas récompensés. A sa mort, en 481, Paris n'est toujours pas tombé. Il incombera donc à Clovis, son fils, de parfaire son entreprise.

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