LES MEROVINGIENS

SUCCESSEURS DE CLOVIS : CLODOMIR

 

SIGISMOND CONVOQUE LE CONCILE D'EPAONE

Après s'être solennellement converti à la religion catholique, Sigismond, le roi de Burgondie, convoque le concile d'Epaone. Le 15 septembre 517, réunis sous l'autorité d'Avit, l'évêque de Vienne, 24 prélats vont sévèrement condamner l'arianisme et engager une réforme de l'Eglise.

Sigismond, roi des Burgondes, a su tirer les enseignements de la conduite de Clovis, premier souverain barbare à s'être converti au catholicisme. C'est ainsi que le roi des Francs a obtenu le soutien du clergé et a pu se rallier ses sujets, tant gallo-romains que barbares. Lorsqu'il succède à son père Gondebaud en 516, Sigismond, en proclamant son adhésion au catholicisme, fait non seulement montre d'une foi sincère mais entend aussi, et surtout, se concilier un clergé puissant qui a la haute main sur l'Eglise et ses ouailles. A l'instar de Clovis, il a compris que cet appui est indispensable à qui veut exercer le pouvoir. Enfin, il espère trouver en sa nouvelle foi et en ses évêques, une protection contre les velléités hégémoniques des souverains francs.

Bien qu'il ait souvent demandé conseil à Avit, l'évêque de Vienne, qui avait chaudement félicité Clovis pour sa conversion, Gondebaud n'a jamais osé renier l'arianisme. Cependant, il a accepté que ses enfants soient élevés dans la foi chrétienne orthodoxe. En 500, Sigismond, son fils aîné, renie l'arianisme. Afin de gagner l'appui du clergé gallo-romain face à Clovis nouvellement converti, le roi des Burgondes l'associe au trône de son vivant.
A la mort de son père, en 516, Sigismond hésite à officialiser sa conversion, car les Burgondes ne lui semblent pas encore prêts à renoncer à l'arianisme, expression primitive du christianisme plus en accord avec leurs coutumes barbares. C'est un miracle qui va l'en convaincre. Peu après son accession au trône, Sigismond tombe gravement malade. Voyant son époux à l'agonie, Ostrogothe, la fille de Théodoric, le roi arien d'Italie, supplie Avit de le sauver. Pour toute réponse, le saint homme lui remet son manteau. Dès son retour au palais, la reine emmitoufle dans l'étoffe bénie le souverain moribond, qui recouvre aussitôt la santé! Fortement impressionné par ce qui ne peut être qu'une guérison miraculeuse, Sigismond va se jeter aux pieds d'Avit, qu'il prie de le baptiser sans plus attendre.

Désormais, Sigismond entend également témoigner de son adhésion à l'orthodoxie chrétienne en tant que roi des Burgondes. Aussi confie-t-il à l'évêque de Vienne la charge d'organiser un concile en son royaume. Il accorde pour ce faire une telle libeté au prélat que les convocations portent la seule signature d'Avit et que l'ordre du jour est entièrement décidé par le clergé.
Le 15 septembre 517, vingt quatre évêques se réunissent à Epaone (aujourd'hui Yenne), près de Chambéry. Les prélats prennent des mesures draconiennes à l'égard des "hérétiques" ariens, bien plus sévères que celles du concile d'Orléans, convoqué en 511 par Clovis. Les catholiques ayant trahi leur foi ne pourront en aucun cas être réintégrés. Les églises ariennes seront définitivement interdites aux fidèles et ne pourront être reconverties à l'usage des catholiques. Les mariages dits incestueux (entre proches parents) sont vivement condamnés.
Ce dernier canon veut définitivement mettre un terme à l'usage germanique qui, essentiellement pour des raisons successorales, autorise à épouser la veuve d'un frère ou d'un oncle, une soeur, une belle-fille ou une cousine. Par ailleurs, le concile d'Epaone engage une profonde réforme de l'Eglise et prend des mesures d'ordre plus général. Ainsi, qui met à mort un esclave n'ayant pas été condamné par un juge sera puni de deux années d'excommunication. Malheureusement, les décisions de Sigismond et du concile d'Epaone ne recueilleront pas l'adhésion unanime du peuple burgonde. Et le souverain ne pourra s'opposer aux appétits de conquête de ses turbulents voisins francs que pour de brèves années. En 523, il succombera sous les coups de Clodomir, le roi d'Orléans, et deviendra ainsi le premier souverain catholique martyr.

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