LES BOURBONS
LOUIS XIII, CHEF D'ETAT
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LOUIS XIII NEUTRALISE SES FRERES Louis XIII entend faire front à la "conspiration de Chalais". Après avoir manifesté sa confiance au cardinal de Richelieu en remaniant le Gouvernement, il va neutraliser ses deux demi-frères, les ducs César et Alexandre de Vendôme, puis Monsieur, son frère cadet Gaston. Après quoi, le 8 juillet 1626, il fera arrêter le comte Henri de Chalais. Le 11 mai 1626, le cardinal de Richelieu a mis en échec les instigateurs de la "conspiration de Chalais", qui ont tenté de l'éliminer. Par la suite, à deux reprises, il a présenté sa démission. Mais Louis XIII l'a assuré de sa confiance. Le 9 juin, il a remanié le Gouvernement en y faisant entrer des hommes dévoués à son ministre : Michel de Marillac, magistrat sévère et actif, garde des Sceaux; Antoine de Goëffier de Ruzé, marquis d'Effiat, surintendant des Finances; le comte Henri de Schomberg et Claude Bouthillier. Cela fait, le souverain va régler le sort des frères Vendôme, fils illégitimes d'Henri IV, avec rapidité et hardiesse. Louis XIII est déterminé à en finir avec
ses deux demi-frères, qui depuis des années ont des velléités d'indépendance,
fondées sur le gouvernement de Bretagne de l'aîné, César. Tous deux correspondent
avec un des chefs huguenots, Benjamin de Soubise, et avec les Anglais. Le plus
jeune, Alexandre, Grand Prieur de France, étant à Blois avec la Cour, le roi
le fait appeler et lui demande d'enjoindre son aîné de venir le retrouver, en
lui assurant de manière ambiguë "qu'il
ne lui fera pas plus de mal qu'à lui même". Alexandre
de Vendôme se laisse convaincre, et le 11 juin, César est à Blois. Ensemble,
ils rendent aussitôt leurs devoirs à Louis XIII, l'assurent de leur inébranlable
fidélité. Le roi les reçoit avec une grande courtoisie et lance un "Mon
frère, j'étais en impatience de vous voir"! Les jours
suivants, mille soins leur sont prodigués. Cette affaire réglée, Louis XIII envisage de presser le mariage de Monsieur, son frère cadet Gaston, avec Marie de Bourbon Montpensier. Mais le parti de l'aversion au mariage n'a pas désarmé, en particulier l'un de ses membres les plus déterminés, la duchesse Marie de Chevreuse, qui s'emploie à faire pression sur Monsieur par le truchement de Gaston Henri de Talleyrand, comte de Chalais, qui rend quotidiennement visite au frère du roi. Car Chalais, amoureux fou de la duchesse, a replongé dans le complot, qu'il avait pourtant dénoncé à Richelieu. Il presse Monsieur de fuir et de se mettre à la tête d'un parti; affirme que les ducs de Longueville et de Nevers, le comte de Champagne et le duc de Piémont sont prêts à fomenter une révolte. Lorsque le prince Gaston refuse de nouveau le mariage, le cardinal soupçonne immédiatement Chalais d'être à l'origine de ce retournement. Soumis à un interrogatoire, celui assure le prélat de son dévouement, mais s'emmêle dans des explications peu convaincantes. Il se trouve bientôt dans une position fort délicate. Avec Monsieur, dont la situation n'est guère plus brillante, il s'entend pour prendre la fuite. Mais ils perdent beaucoup de temps à préparer leur départ de la Cour, qu'ils fixent au 9 juillet. Entre temps, Roger de Gramont, comte de Louvigny, brouillé avec Chalais alors "qu'il vivait avec lui comme son frère et lui avait rendu tous les services inimaginables", rapporte le chroniqueur Gédéon Tallemant des Réaux, dénonce son ami au roi. Le 8 juillet, au lever du jour, le comte de Chalais est arrêté et mis au secret au château de Nantes. Il est aussi trop tard pour Monsieur, qui songeait à fuir seul : les routes sont désormais fermées et surveillées. Page MAJ ou créée le 2002 |