LES BOURBONS
LOUIS XIII, CHEF D'ETAT
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L'EXECUTION DE CHALAIS Gaston Henri de Talleyrand, comte de Chalais, n'est ni l'instigateur ni la tête pensante de la conspiration qui porte son nom. Mais, par son rang, il en est le maillon faible. Faute de pouvoir "officiellement" châtier Monsieur, le duc Gaston d'Orléans, frère cadet du roi, et la reine Anne d'Autriche, c'est ce comparse malavisé que les juges vont condamner à mort le 18 août 1626. Le 10 juillet 1626, deux jours après l'arrestation de Gaston Henri de Talleyrand, comte de Chalais, Louis XIII institue une commission criminelle, exceptionnelle mais légale, formée de magistrats du parlement de Rennes, dont la présidence est confiée au Garde des Sceaux Michel de Marillac. Lors de l'instruction, interrogé par le cardinal de Richelieu, l'accusé essaie de se sauver en dénonçant Monsieur, le duc Gaston d'Orléans, frère cadet du roi, la duchesse Marie de Chevreuse, favorite d'Anne d'Autriche, et la reine elle-même. De son côté, bien qu'il demande à la reine-mère Marie de Médicis de solliciter sa grâce auprès du roi, Monsieur l'accable. Gaston d'Orléans a tout avoué et n'hésite
pas, devant le roi, Marie de Médicis, Richelieu et Marillac, à impliquer aussi
la reine Anne d'Autriche, la duchesse de Chevreuse et plusieurs princes. Seul
point litigieux : y a-t-il eu intention d'assassiner Louis XIII? Questionné
à plusieurs reprises dans sa cellule, Chalais veut bien tout avouer, mais nie
la volonté d'assassinat. Il prie le cardinal d'intercéder en sa faveur. Sa mère,
accourue à Nantes, tente de le sauver en essayant de fléchir Louis XIII et en
utilisant toutes les armes juridiques à sa disposition. Mais les charges pèsent
lourd, d'autant que Chalais est le seul membre de la conspiration susceptible
d'être condamné, qui plus est à la peine capitale. L'exécution doit avoir lieu le lendemain
matin, 19 août, place du Bouffay. Des amis de Chalais, et peut être parmi eux
Monsieur lui même, ont la malheureuse idée d'essayer une dernière fois de sauver
le condamné en engageant le bourreau à ne pas remplir son office. Mais la justice
du roi doit être appliquée, et ils ne gagnent qu'à faire remplacer le bourreau
professionnel par un amateur, un cordonnier condamné à mort qui va racheter
sa vie en massacrant Chalais. Car la hache du bourreau est, elle aussi, introuvable,
et le cordonnier ne reçoit pour accomplir sa tâche qu'une vieille épée mal affilée. Page MAJ ou créée le 2002 |