LES MEROVINGIENS

DESCENDANTS DE CLOTAIRE 1ER : CHILDEBERT II

 

CHILDEBERT II ET LES LOMBARDS

Au cours de la première moitié du VIème siècle, les Lombards ont peu à peu conquis l'Italie et mis à bas le royaume ostrogoth des héritiers de Théodoric 1er le Grand. Avec les souverains francs, les nouveaux maîtres de la Péninsule entretiennent de bonnes relations, consolidées par de nombreuses alliances matrimoniales. Mais leurs incursions en Provence et les velléités d'expansion de Childebert II feront voler en éclats cette entente.

Au 1er siècle, les Lombards, un peuple germanique, sont établis dans les régions voisines du cours inférieur de l'Elbe. Au Vème siècle, ils ont entrepris une longue marche vers le Sud qui les a conduits jusqu'en Italie. Ils ont su tirer profits des conflits de succession qui font rage depuis la mort de Théodoric 1er le Grand, roi des Ostrogoths, en 526, et, une quarantaine d'années plus tard, ont réussi à s'implanter solidement dans la Péninsule. Avec la chute de l'ancien royaume ostrogoth, les Francs voient disparaître le plus belliqueux et le plus hostile de leurs voisins. Ce qui n'est pas pour leur déplaire, d'autant que, dans un premier temps, ils entretiennent de bonnes relations avec les Lombards.

Au plan politique, la bonne entente qui règne entre Francs et Lombards se manifeste par la conclusion de nombreuses alliances matrimoniales. Vers le milieu du VIème siècle, Théodebert 1er, fils de Thierry 1er et roi d'Austrasie, épouse Wisigarde, fille du roi des Lombards, Waccho. Puis, c'est son fils et successeur Théodebald qui convole avec Vultetrade, une autre fille de Waccho, et s'allie avec les Lombards pour combattre l'Empire d'Orient.
A la mort de Théodebald, en 553, la reine Vultetrade est enlevée par Clotaire 1er, le roi de Neustrie son grand-oncle, qui, par cette manigance, tente de s'approprier la partie orientale du royaume franc. Mais, sous la pression du clergé, Vultetrade doit être libérée. Elle finit par épouser en secondes noces Garivald, le roi de Bavière. Cette union sera à l'origine de l'alliance indirecte des Lombards et des Bavarois qui, dès lors, vont former une coalition potentielle contre l'Austrasie et par ailleurs portera ses fruits en la personne de Theudelinde, princesse en droit de revendiquer le trône italien. Un espoir qui se concrétise lorsque la jeune femme épouse successivement les rois des Lombards Authari et Agilulf. Enfin, Adaloald, la fille aînée de ses secondes noces, se mariera avec Théodebert II, fils de Childebert II roi d'Austrasie.
Le climat amical, renforcé par les multiples alliances matrimoniales entre les familles régnant sur les royaumes francs et italiens, est pourtant menacé par les incursions des Lombards, au-delà des Alpes. Dès 570, ces derniers font des irruptions de plus en plus fréquentes, assorties de razzias, hors de leurs frontières et jusqu'en Provence, passée depuis la mort de Théodoric 1er le Grand sous la domination franque.

En 572, à la mort du roi lombard Alboïn, les hostilités montent d'un cran. Aucun pouvoir politique fermement installé n'est en mesure de modérer l'ardeur guerrière des armées et des grands, qui se taillent des principautés. Face à cette menace, Mummole, général franc et principal chef de guerre de Gontran, le roi de Burgondie, s'illustre en repoussant ces invasions incessantes et en refoulant les Lombards dans le Piémont. Cependant, sa trahison va sonner l'heure du retour sur cette scène complexe du royaume d'Austrasie. Les Austrasiens, qui, dans les Alpes, ont des frontières communes à la fois avec les Lombards et, depuis le règne de Vultetrade, avec leurs alliés bavarois, sont doublement intéressés au problème.
En 575, à la mort de son père Sigebert 1er, Childebert II n'a que cinq ans et c'est sa mère, la reine Brunehaut, qui exerce la régence. Dès son accession au pouvoir, le jeune roi conduit des campagnes contre les Lombards, en 584 puis en 588. L'Empereur d'Orient, Constant II, qui compte profiter de l'ouverture d'un front dans les Alpes pour reconquérir la Péninsule par la mer et par les Balkans, le pousse également à intervenir. En guise de soutien à son effort de guerre, l'Empereur a offert de gigantesques quantités d'or au roi franc.
Pourtant, les expéditions menées par l'Austrasie ne sont pas couronnées de succès. En 590, un nouvel échec amène Childebert II à négocier. L'année suivante, face à Agilulf, il doit de nouveau composer : il ne garde que le passage vers l'Italie, soit les territoires de Suse et d'Aoste. De leur côté, les Lombards s'engagent à verser un tribut annuel de 12 000 soldes. Pour sceller cet accord, Théodebert II, fils et successeur de Childebert II, épousera Adaloald, fille d'Agilulf et de Theudelinde. Bientôt, les Lombards ne paieront plus tribut. Ils resteront néanmoins des alliés à peu près sûr des Mérovingiens. L'influence des Francs en Italie ne cessera de décliner, ce jusqu'à l'avènement des Carolingiens.

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