LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, CHEF DE GUERRE |
FRANCAIS ET ANGLAIS SE DISPUTENT LE DUCHE DE BRETAGNE Le duché de Bretagne ne déroge pas à la règle des guerres de succession qui, tout au long du XIVème siècle, vont voir les clans se déchirer et ravager les campagnes. Fin avril 1341, le duc Jean III meurt sans descendance. C'est le premier acte d'un conflit qui va durer vingt trois ans et qui, dans le cadre plus général de la guerre de Cent Ans, va permettre aux Anglais de s'établir durablement dans la province. Le 30 avril 1341, Jean III, duc de Bretagne, meurt sans enfant. Les candidats à la succession se font aussitôt connaître. La "favorite" est sa nièce, Jeanne de Penthièvre, épouse de Charles de Blois, neveu du roi de France Philippe VI. Son concurrent direct est Jean de Montfort, demi-frère du défunt, personnage ambitieux dont la clientèle bretonne et celte a longtemps défié le duc Jean III. Cependant, Montfort connaît trop la fragilité de ses arguments pour attendre l'arbitrage royal, sachant fort bien que celui-ci lui sera défavorable. Aussi, sans perdre de temps et au cri de "La Bretagne aux Bretons !", il rassemble quelques troupes qui occupent sans coup férir Brest, Vannes et Rennes, principales forteresses du duché. Enfin, l'appui d'un puissant parrain n'étant pas négligeable dans cette aventure, il vogue vers Windsor pour prêter hommage à Edouard III d'Angleterre. Depuis 1337, celui-ci revendique la Couronne de France et Montfort s'empresse de le reconnaître roi, aux dépens de Philippe VI. Comme la France se retrouve avec deux rois, la Bretagne a maintenant deux ducs ! Philippe VI comprend rapidement les dangers que fait peser sur l'unité du royaume de France la constitution d'un front anglo-breton. Cependant, il ne souhaite pas encore prendre les armes contre l'impertinent Jean de Montfort. il cherche plutôt à l'attirer vers lui. Aussi le fait-il citer à comparaître devant la cour des pairs. Refusant la
dérobade, l'audacieux Montfort se rend à Paris et constate aussitôt qu'il est
naïvement tombé dans le piège du Valois. Le soir même de sa comparution,
déguisé en troubadour, il quitte la capitale et regagne la Bretagne.
Dès l'été 1342,
Jeanne de Flandre, qui a "courage d'homme et coeur de
lion", s'établit à Hennebont, port puissamment défendu. Fermement
décidée à continuer la lutte, elle reprend contact avec les Anglais. Quelques
mois plus tard, à la Toussaint 1342, l'armée d'Edouard III débarque en
Bretagne et s'établit près de Vannes. En plein hiver, les Anglais lancent de
grandes chevauchées, pillent le pays sans cependant conquérir aucune place
décisive. Ils échouent devant Rennes et Nantes, tenues par Charles de Blois,
et, lors du siège de Vannes, pourtant méthodiquement organisé, ils sont pris
au piège, encerclés par les troupes du duc de Normandie. Alors qu'aucun des
deux camps ne paraît pouvoir l'emporter, le duché est désolé par une
véritable guérilla. Une issue se dessine enfin grâce aux bons offices des légats du pape Clément VI qui imposent une trêve aux belligérants. A Malestroit, le 19 janvier 1343, Edouard III rencontre le duc de Normandie. Ils conviennent d'un désengagement réciproque. Les deux clans bretons sont ainsi laissés face à face. Libre à eux de poursuivre ou non leur guerre fratricide. En février, Edouard III quitte la Bretagne. Puis, c'est au tour de Jeanne de Flandre, dont la raison commence à vaciller. Quant à Charles de Blois, duc de Bretagne quelque peu délaissé par son suzerain, le roi de France Philippe VI, il doit à présent reconquérir seul son duché. Page MAJ ou créée le |