LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, CHEF DE GUERRE |
LA VICTOIRE DE CASSEL SUR LES FLAMANDS REVOLTES Philiipe VI n'hésite pas à apporter son soutien à son vassal Louis II de Nevers, comte de Flandre. Le 23 août 1328, la victoire remportée par les Français sur les Flamands révoltés contribue à renforcer le prestige et à asseoir la légitimité du premier représentant de la dynastie des Valois. Louis II de Nevers est devenu comte de Flandre en 1322, succédant à son grand-père Robert de Béthune. Contrairement à ce dernier et à son arrière-grand-père Gui de Dampierre, qui se sont régulièrement opposés aux Capétiens, il régente son comté en s'appuyant sur l'aristocratie, très liée au roi de France. Mais en 1323, une partie de la population flamande est entrée en révolte. Issus des petites classes moyennes, les insurgés sont écrasés par la fiscalité comtale, mais sont assez prospères pour ne pas y échapper. Il ne s'agit donc pas d'un soulèvement de gueux acculés par la misère, mais de petits patrons, d'artisans, de commerçants et de paysans aisés, touchés par la récession qui débute. Dans un premier temps, quelques grands bourgeois et des châtelains sont molestés. Puis Bruges s'insurge, suivie par les villes de Furnes, Dixmude, Ypres, Poperinghe. Gand, la grande rivale économique de Bruges, se range dans le camp adverse, celui du comte de Flandre. Pendant cinq ans, de 1323 à 1328, les hommes du comte, notamment les collecteurs d'impôts, se terrent. Des bourgeois et des nobles sont égorgés, des prêtres aussi. L'élite des affaires quitte la région; l'économie est désorganisée. Le comte de Flandre profite de l'avènement de Philippe VI pour solliciter l'aide de son roi le jour où il lui prête hommage. Bien en cour, car fidèle soutien du Valois avant son élection, il réitère sa demande lors du sacre de Reims le 29 mai 1328. Philippe VI décide sur-le-champ de porter secours à son vassal et de mater la révolte. L'armée est convoquée à Arras tout juste un mois après le sacre. Certains barons n'ont même pas le temps de rentrer sur leurs terres que déjà le roi est en route pour prendre l'oriflamme à Saint Denis. Les Gantois, alliés au comte de Flandre, ouvrent les hostilités en mettant le siège devant Bruges. Les insurgés se mobilisent en grand nombre pour défendre la ville, laissant à l'armée royale toute latitude pour pacifier la Flandre occidentale. Raids et pillages s'enchaînent jusquaux portes de Bruges, tandis que le gros de l'armée royale marche sur Cassel. Le 23 août, les insurgés trouvent refuge sur le mont Cassel, d'une altitude de cent cinquante sept mètres. Menés par le bourgmestre de Furnes, Nicolas Zannequin, petit propriétaire terrien, les Flamands se trouvent face à une armée impressionnante, qui établit son camp à une lieue du mont. Le corps d'armée du roi comprend vingt neuf bannières, celui du comte d'Artois vingt deux... Cerné, Nicolas Zannequin envoie un message à l'adversaire pour décider de l'heure de la bataille. Mais il se voit rétorquer avec mépris que les peties gens n'ont pas à exercer l'art de la guerre et que le destin des insoumis est d'être écrasés. Pendant ce temps, les villages des alentours sont brûlés et ravagés. Les insurgés n'ont guère le choix : ils doivent
fuir ou attaquer. Ils profitent de ce que les soldats, particulirement détendus,
font la sieste pour se faufiler sans bruit entre les tentes. A coups de couteaux,
ils s'attaquent à la piétaille, des hommes recrutés contre
une solde. La seule issue possible pour cette infanterie surprise dans son sommeil,
et gardant encore le souvenir du massacre de Courtrai en juillet 1302, est la
fuite. Les cris donnent enfin l'alerte, dans la plus grande confusion, pendant
que les piétons se débandent, les Flamands à leurs trousses.
Le roi et les chevaliers se saisissent rapidement de leur épée
et poursuivent les insurgés à cheval. Philippe VI, coiffé
d'un simple chapeau de cuir, se jette das la bataille et galope en direction des troupes de Nicolas Zannequin. Face aux chevaliers, les Flamands armés
d'ars et de couteaux ne font pas le poids. Ils se mettent dos-à-dos,
mais sont rapidement encerclés par les troupes du comte de Hainaut. A
coups d'épée, celles-ci coupent les têtes, faisant un véritable
masacre et ne laissant pratiquement aucun survivant. A l'issue de la bataille,
un amas de cadavres gît dans la plaine. Le roi se dirige alors vers la ville
de Cassel, qui est incendiée. Ypres et Bruges présentent aussitôt
leur reddition. Philippe VI, tout auréolé de sa victoire, regagne
Paris en laissant Louis de Nevers rétablir son autorité. Page MAJ ou créée le |