LES CAPETIENS
PHILIPPE IV LE BEL ET LES PERSONNALITES
Isabelle de France

 

UN MARIAGE POUR SCELLER LA PAIX

 Afin de rétablir la concorde entre leurs royaumes, Philippe IV le Bel et Edouard 1er d'Angleterre s'en remettent à l'arbitrage du pape Boniface VIII. Le 19 juin, le traité de paix de Montreuil sur Mer est scellé par deux promesses de mariage : l'Anglais et son fils, le futur Edouard II, épouseront respectivement Marguerite et Isabelle de France, soeur et fille du Capétien.

Presque tout au long des trente six années de son règne, le roi Edouard 1er d'Angleterre s'emploie à réaliser son grand dessein : réunifier sous son autorité la totalité de l'île de Grande Bretagne afin que son royaume accède au rang des grandes puissances que sont la France et l'Empire. Il réussit à soumettre la principauté de Galles, qu'il réunit à la Couronne; son fils, le futur Edoaurd II, devient dès lors prince de Galles. L'Ecosse est plus coriace. Aussi l'Anglais, s'il veut éviter d'avoir à combattre sur plusieurs fronts, se voit-il contraint d'entretenir de relativement bonnes relations avec le royaume capétien.

Mais Edouard 1er doit aussi compter avec le comte de Flandre, Guy de Dampierre. Dans le différend qui les oppose au comte, les villes flamandes font appel directement à la justice de leur suzerain, le roi de France, qui fait alors figure de justicier suprême. Cette entente avec Philippe le Bel, le comte de Flandre ne peut plus la supporter et se tourne vers l'Angleterre. Lors d'une visite à Edouard 1er, il discute des "pillages" et des incursions sur les côtes de ses domaines, mais négocie également les fiançailles secrètes de sa fille Philippine avec l'héritier d'Angleterre. Afin de contrarier cette alliance, Philippe le Bel confisque la Guyenne, pour laquelle Edouard 1er lui a rendu hommage, provoquant la rupture avec l'Angleterre.
Le 31 août 1293, la signature du traité de Lierre en Brabant vient officialiser les fiançailles de Philippine de Flandre et du prince Edouard. Mais, pour marier sa fille, Guy de Dampierre doit demander l'autorisation de son suzerain, le roi de France... Philippe le Bel en profite pour emprisonner son vassal jusqu'à ce que Philippine lui soit remise. Après une trêve conclue grâce au pape Boniface VIII, où chacun reste cependant sur ses positions, le comte de Flandre, effrayé de voir ses villes s'allier au roi de France, abjure son hommage, le 27 janvier 1297, et signe un traité d'alliance offensive et défensive avec Edouard 1er. Alors que la Flandre est divisée entre les partisans du comte et ceux du Capétien, l'Anglais s'engage dans le conflit, mais accepte bientôt de négocier avec la France par l'entremise du pape.

Le 27 juin 1298, le pape rend son arbitrage, qui est entériné le 19 juin de l'année suivante par le traité de Montreuil sur Mer. Tandis qu'Edouard 1er recouvre la Guyenne, sauf Bordeaux, la paix entre la France et l'Angleterre sera scellée par deux mariages : Edouard 1er épousera Marguerite, soeur de Philippe  le Bel, et son fils est promis à Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. En apprenant cette nouvelle, Philippine de Flandre pleure à la fois son fiancé, bien qu'elle ne l'ait pas rencontré, et le trône d'Angleterre. Quelque temps plus tard, elle écrit une lettre émouvante à Edouard 1er, mais, tout comme le Capétien, celui-ci ne mélange pas sentiment et politique.
Renonçant à l'alliance de la Flandre pour celle de la France, l'Anglais peut ainsi, par trois fois, prendre les armes contre l'Ecosse. Alors que ses noces avec la princesse Marguerite sont célébrées en septembre 1299, celles de son fils et d'Isabelle de France sont différées jusqu'à ce que les fiancés, respectivement nés en 1284 et en 1292, soient légalement en âge de se marier. En juillet 1307, lors d'une quatrième campagne contre les Ecossais, Edouard 1er est emporté par la maladie. Au prince de Galles, son successeur, il a fait trois recommandations : ne quitter les armes qu'après avoir soumis les Ecossais; ne pas rappeler d'exil son ancien favori, Pierre Gaveston; épuser Isabelle de France.
Edouard II ne tient que la dernière promesse. Satisfait de l'hommage que lui rendent quelques seigneurs écossais, il s'empresse de se rendre à Boulogne sur Mer, où son mariage doit être célébré en janvier 1308, et où il a déjà dépêché Gaveston.

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