LES CAROLINGIENS
CHARLEMAGNE, CHEF D'ETAT |
LE PAPE LEON III SE REFUGIE AUPRES DE CHARLEMAGNE Sa légitimité contestée, accusé d'immoralité et d'indignité, le pape Léon III a été molesté et enlevé par des sbires aux ordres de l'aristocratie romaine. Grâce à l'intervention de quelques uns de ses fidèles, il a pu échapper à ses geôliers. Ne pouvant seul faire face à ses détracteurs, le souverain pontife prend la route du camp de Paderborn. Là, il va se placer sous la protection de Charlemagne et demander au roi des Francs que justice lui soit rendue. La route a été bien longue de Spolète,
en Italie, jusqu'au camp de Paderborn, en Saxe, où est installé Charlemagne en cette
année 799. La petite troupe qui accompagne le pape Léon III est conduite par le comte
Germaire, l'émissaire de Charlemagne à Rome. On n'a avancé que fort lentement, mais les
voyageurs n'ont eu à déplorer aucun incident, aucune mésaventure. Les guerriers francs
de l'escorte ont reçu l'ordre de protéger le Saint Père, envers et contre tous. D'un côté, il est impensable de faire
fi des outrages gravissimes qui ont été infligés à Léon III. N'a-t-il pas été
violemment mis à mal? Ses habits sacerdotaux ne lui ont-ils pas été arrachés? Mais,
d'un autre côté, Charlemagne hésite, doute encore. Les missives qu'il a reçues de
l'aristocratie romaine portent de graves accusations contre le pape, mettent en cause sa
moralité et sa légitimité. Alors que Léon III réfute tout en bloc, la Cour est
partagée. Certains proches de Charlemagne proposent, au nom d'une nécessaire
circonspection politique, de déposer le pape et de l'exiler dans un monastère. D'autres
déclarent lui faire toute confiance et sont prêts à aller, sur le champ, châtier ses
diffamateurs. Charlemagne, bien embarrassé, doit trancher. Finalement, après avoir
consulté ses conseillers, le roi des francs fait une proposition au pape. Il lui demande
de rentrer à Rome et d'accepter qu'une commission d'enquête examine les faits qui lui
sont reprochés. Léon III accepte. Contre toute attente, lors de son
arrivée aux portes de la cité éternelle, le 29 novembre 799, Léon III est accueilli
par une foule en liesse. Il est acclamé par le peuple, qui l'accompagne jusque dans
l'église Saint Pierre, où il célèbre la messe. Tout semble oublié... Page MAJ ou créée le |