CLOVIS, SA VIE
CLOTILDE, PRINCESSE CHRETIENNE
Issue d'un clan burgonde converti au catholicisme au début du Vème siècle, Clotilde va jouer un rôle important dans la conversion de Clovis, au côté de ses amis l'évêque de Reims, Rémi, et la diaconesse de Paris, Geneviève. Profondément croyante, la reine trouvera dans la foi le principal secours de ses dernières années.
Clotilde, la jeune femme que Clovis a
choisi d'épouser est une princesse de haut rang, issue de la lignée prestigieuse
d'Athanaric. Mais c'est aussi une catholique fervente. A l'instar de sa tante Carétene,
épouse du roi Gondebaud, elle fait partie du clan burgonde qui s'est soulevé contre le
joug hunique, vers 403. Pour échapper à la domination du roi Optar, ce clan d'environ 3
000 hommes a demandé à être baptisé dans la tradition chrétienne. Clotilde a donc
été instruite dans la foi catholique nicéenne, et c'est de peu qu'elle a manqué
d'entrer au couvent, lorsque son oncle Gondebaud a massacré ses parents.
Quand elle entame sa longue route vers le pays de son futur époux, la jeune femme n'a pas
oublié de prendre dans sa suite trois prêtres, qui, peut-être, ont été ses professeurs.
Dès les premiers temps de son mariage, Clotilde fait preuve d'une extraordinaire force de
caractère. Bravant son époux et son entourage païen, elle décide de faire baptiser ses
enfants. S'il est clair que ces baptêmes devaient faire preuve de la puissance du dieu
chrétien par rapport à celles des divinités païennes, il est néanmoins surprenant que
Clotilde ait adopté une telle attitude.
Au Vème siècle, le baptême est un sacrement réservé aux adultes. Baptiser un enfant
est alors considéré comme une innovation des plus hardies.
Malheureusement, cette fière démarche
menace, dans un premier temps, de se retourner contre la reine. En 494, le jeune Ingomer,
qu'elle a fait baptiser en grand apparat, meurt quelques heures après la cérémonie.
Clovis, persuadé que le nouveau-né aurait vécu s'il avait été consacré à
"ses" dieux, lui en fait amèrement et violemment reproche. Clotilde, pour
seule réponse, murmure : "Notre enfant est auprès de Dieu."
En 495, naît un second fils, Clodomir, que la reine fait pareillement baptiser. Lorsque
l'enfant tombe malade, la chance, cette fois, est du côté de Clotilde. Celle ci passe de
longues heures en prière et son fils se rétablit bien vite.
Afin d'amener son royal époux à la
"vraie religion", Clotilde sait s'entourer de solides alliés. Dès son
arrivée à Paris, la jeune femme prend contact avec la diaconesse Geneviève. Celle-ci
ambitionne depuis longtemps de convertir le roi barbare qui règne sur le nord des Gaules.
Clotilde s'est en outre assurée l'appui de l'évêque de Reims, Rémi. Ce prêtre
cherche, lui aussi, à convertir Clovis. Il n'a pas hésité, à peine le roi élevé sous
le pavois, à lui envoyer une missive lui recommandant de se comporter en souverain
chrétien.
Si les efforts de ce trio vont concourir au baptême du roi, le dieu que Clovis adopte est
principalement celui de sa femme. Ainsi, lors de la bataille de Tolbiac, au moment où le
sort s'acharne contre lui, alors que ses dieux lui font faux bond, Clovis fait la promesse
au "Dieu de Clotilde" de se convertir s'il veut bien lui accorder la victoire.
Il n'est pas étonnant que ce serment soit ainsi formulé quand on prend en compte
l'attitude de la reine lors de la naissance des premiers enfants du couple.
Après le baptême de Reims, célébré par Rémi le jour de Noël 496, c'est encore à
Clotilde que l'on doit la décision de Clovis de faire bâtir, à Paris, une nouvelle
basilique, dédiée aux apôtres Pierre et Paul. Geneviève, qui meurt en 502, sera la
première femme enterrée dans la crypte de cette église.
Finalement, si on ne peut limiter à la seule Clotilde le mérite de la conversion de
Clovis, son rôle n'est cependant pas négligeable dans la fondation de la monarchie
chrétienne qui gouvernera la France pendant plus d'un millénaire.
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