DESCENDANTS DE CLOTAIRE 1ER : SIGEBERT ET CHILPERIC
LES FILS DE CLOTAIRE 1ER GOUVERNENT PARIS EN COMMUN
A l'automne 567, à la mort de Charibert, fils aîné de Clotaire 1er, à qui était échu le royaume de Paris, ses trois frères, Sigebert 1er, Chilpéric 1er et Gontran, fidèles à l'habitude mérovingienne de s'emparer de l'héritage d'un mort, se partagent son territoire. Quant à Paris, la capitale de Clovis, elle sera gouvernée en commun.
A la mort de Clotaire 1er, en 561, ses 4 fils s'empressent de se partager le royaume franc, qui avait été momentanément réunifié sous l'égide du défunt. Chilpéric 1er reçoit la région originelle d'implantation des Francs en Gaule, avec les villes de Tournai, Cambrai et Soissons. Sigebert 1er s'approprie le nord est du royaume, avec Cologne, Trêves, Metz, Mayence, Toul et Reims, ainsi que l'Auvergne. Gontran récupère le royaume d'Orléans et les restes de l'ancien royaume burgonde. Charibert se voit attribuer la façade atlantique, de Paris à Toulouse, en passant par Nantes, Tours et Poitiers, à l'exception de la Bretagne, qui est alors autonome. Les 4 héritiers de Clotaire 1er bénéficient tous d'un accès à la Méditerranée, sur la Côte d'Azur.
Mais l'accord entre
les 4 frères ne va pas tenir longtemps. Le turbulent Chilpéric, roi de
Neustrie, n'a de cesse d'envahir le royaume voisin de Charibert, roi de Paris.
Celui-ci, en conflit avec le clergé après avoir été excommunié pour
bigamie, ne peut intervenir efficacement pour empêcher son frère de s'emparer
de ses terres les plus septentrionales. D'autant que les prélats n'entendent en
aucune manière soutenir ce souberain impie à la conduite outrageante. Quelques
mois plus tard, le problème n'est toujours pas résolu, quand Charibert meurt,
à l'automne 567.
Le roi de Paris ne laissant que des filles, ses 3 frères survivants
s'empressent de s'accaparer son héritage, qui fait l'objet d'un nouveau
partage. Seul Chilpéric 1er est bien loti et reçoit des terres contiguës à
celles sur lesquelles il exerce déjà son pouvoir. Ce sont la future Normandie,
le Maine et la basse vallée de la Loire. Le reste des attributions constitue un
enchevêtrement inextricables d'enclaves, qui, par la suite, ne susciteront que
querelles et conflits armés. Gontran obtient le nord de l'Aquitaine, avec
Saintes, Angoulême et Périgueux. Sigebert 1er, roi d'Austrasie, reçoit
Avranches, Tours et Poitiers, ainsi qu'une partie de l'actuel département des
Pyrénées Atlantiques.
Un tout autre destin
est réservé à Paris, qui est déclaré possession commune. Ce statut
spécifique est dû, en partie, à l'importance symbolique de la cité dont
Clovis, le père fondateur du grand royaume franc, a fait sa capitale. Depuis
511, il dort de son dernier sommeil dans la basilique dédiée aux apôtres
Pierre et Paul qu'il a fait construire. Là où reposait déjà Sainte
Geneviève, morte en 502, et où, bien des années plus tard, en 545, a été
inhumée son épouse, la reine Clotilde. La ville est donc l'objet d'une
vénération toute particulière et fait figure de berceau de la dynastie
mérovingienne.
Des motifs plus pratiques concourent également à une telle décision. Devenue
possession commune, Paris est, théoriquement, à l'abri des tentatives
d'appropriation des uns et des autres, comme celle de Chilpéric 1er en 561.
L'accord est entériné par un triple serment, prêté sur les reliques de Saint
Martin, de Saint Hilaire et de Saint Polyeucte. Les trois frères promettent que
si l'un d'entre eux pénètre dans la capitale sans l'accord attesté des deux
autres, il encourra la perte immédiate de son royaume tout entier.
Bien entendu, ce laborieux arrangement ne tient pas plus longtemps que les
précédentes tentatives de paix ou de conciliation entre les frères ennemis.
Et le meurtre de Galswinthe, soeur de Brunehaut et épouse de Sigebert 1er,
mettra de nouveau le feu aux poudres, déclenchant une fantastique succession de
querelles, de traîtrises, de conflits et d'assassinats.
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