LES MEROVINGIENS

DESCENDANTS DE CLOTAIRE 1ER : SIGEBERT ET CHILPERIC

 

DESTINS DE FEMMES

La reine Brunehaut
La reine Brunehaut

La reine Frédégonde
La reine Frédégonde

L'histoire des guerres civiles qui, pendant quarante ans, de 573 à 613, ravagent les terres franques est celle de la vendetta que se livrent deux belles-soeurs, les reines Brunehaut et Frédégonde. La première, Brunehaut, fille du roi wisigoth Athanagilde, épouse en l'an 566, Sigebert 1er, roi d'Austrasie. la seconde, Frédégonde, une belle esclave, devient reine après le meurtre de l'épouse en titre de Chilpéric 1er, roi de la future Neustrie. Un meurtre dont elle est présumée coupable.

Comme il est d'usage chez les Francs, à la mort de Clotaire 1er, en 561, le royaume est partagé entre ses fils. Sigebert 1er hérite de l'Est et des régions germaniques au delà du Rhin. Roi d'Austrasie, il décide de prendre une épouse de sang royal. Il obtient la main de Brunehaut, fille cadette d'Athanagilde, roi des Wisigoths. Elevée à la cour de Tolède, dont la splendeur enflamme l'imagination des Francs, Brunehaut est admirée pour la grâce de ses manières et le charme de son visage.

ChilpéricLes noces ont lieu en grande pompe, en 566, à Metz, que Sigebert a pris pour capitale. Les seigneurs de toute l'Austrasie sont invités à la cérémonie et l'on fait ripaille dans la joie. Le mariage de Sigebert, par la magnificence de ses cérémonies et par l'éclat que lui donne le rang de la nouvelle épouse font grande impression sur son frère, Chilpéric 1er. Celui-ci, roi des terres du Nord (la future Neustrie) a répudié sa première épouse, Audovère, et vit en concubinage avec sa favorite, la belle esclave Frédégonde. Il ne veut pas être en reste et prend pour femme Galswinthe, la soeur aînée de Brunehaut. Les noces sont célébrées, en 567, à Rouen, avec autant d'apparat que celles de son frère.

Pour conclure cette union, Chilpéric s'est engagé à se séparer de ses maîtresses. Mais il ne tient pas longtemps sa promesse et Frédégonde ne tarde pas à retrouver sa place dans la couche royale. Une nuit, quelques mois après le mariage, Galswinthe est étranglée. Bientôt Frédégonde, coupable présumée, devient reine en titre par mariage officiel.
Brunehaut n'aura de cesse que de venger la mort de sa soeur. Son mari, Sigebert, entreprend de châtier les meurtriers. Mais pour éviter la guerre, Chilpéric accepte de payer le prix du sang. Il cède à son frère le douaire domanial important qu'il a offert à Galswinthe, à savoir les villes de Bordeaux, Limoges et Cahors, le Béarn et la Bigorre dont il a hérité, en 567, à la mort de son frère Caribert, fils aîné de Clotaire 1er et roi de Paris.
La réconciliation entre les deux frères ne dure pas. En 573, Chilpéric attaque Tours, ville de l'Austrasie. C'est le début d'une guerre sanglante à laquelle prend part leur troisième frère, Gontran, roi de Bourgogne (Burgondie), qui s'allie tantôt à l'un, tantôt à l'autre au gré de ses intérêts. En 575, Sigebert finit par avoir la victoire sur Chilpéric qu'il accule à se réfugier à Tournai avec sa femme, ses enfants et ses derniers fidèles. Sigebert établit ses quartiers à Paris, bien que la ville ait été déclaré neutre en 567, aux termes d'un accord conclu entre les trois frères lors du partage du royaume de Caribert. Aussitôt, la plupart des seigneurs de Neustrie lui offre la royauté.
Brunehaut quitte Metz pour le rejoindre. Est-ce pour s'assurer que son mari ne se montrera pas magnanime à l'égard de son frère, comme il l'a déjà été à plusieurs reprises par le passé ?

Assurée de la victoire, Brunehaut est accompagnée de ses deux filles et de son fils, le futur Childebert II, âgé de quatre ans. Ses chariots de bagages contiennent ses plus belles parures et des coffres emplis de trésors. Le Parisiens se portent en foule pour l'accueillir. L'évêque Saint Germain ne se présente pas mais lui adresse des prières en faveur de la paix par écrit. "C'est une victoire sans honneur que de vaincre son frère, que de faire tomber dans l'humiliation une famille de parents et de ruiner la propriété fondée par nos ancêtres. Faites éclater votre prudence et la sincérité de votre foi en détournant le seigneur roi Sigebert d'une entreprise condamnée par la loi divine",l'exhorte-t-il.
Mais Brunehaut n'est pas prête au pardon. Avant de porter le coup de grâce à son frère, Sigebert est élevé roi de Neustrie lors d'une cérémonie qui se déroule à Vitry en Artois, près d'Arras. Mais son triomphe est de courte durée car il est poignardé par deux émissaires de Frédégonde. Celle-ci a elle-même remis aux assassins deux scramasaxes, de longs couteaux dont elle a, de surcroît, enduit la lame de poison.
A l'annonce de la nouvelle, les chefs francs n'ont qu'une idée en tête : rentrer chez eux, en prévision des désordres que la mort du roi risque d'engendrer. A Paris, Brunehaut se retrouve brutalement isolée. Chilpéric retrouve sans peine le contrôle de son royaume et commence à prendre possession de celui de Sigebert. Brunehaut est à sa merci, mais elle parvient à faire évader de Paris son fils, Childebert.

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