LES MEROVINGIENS

SUCCESSEURS DE CLOVIS : THEODEBERT 1ER

 

THEODEBERT DEFAIT LES VIKINGS

Craints dans toute l'Europe du Nord, les Vikings frappent régulièrement les côtes septentrionales et s'immiscent dans l'intérieur des terres pour perpétrer pillages et massacres. En 515, Thierry 1er envoie son fils Théodebert mater les terribles "guerriers de la mer" au nord de son royaume. Le jeune prince va faire preuve d'un grand courage et d'une habileté consommée.

Peuple anciennement installé dans la presqu'île du Jutland, partie continentale du Danemark, les Vikings se sont de longue date fait une sinistre réputation. Marins aguerris autant que guerriers fougueux, ils pratiquent le cabotage le long des côtes, de la mer du Nord à la Méditerranée. Leur tactique habituelle consiste à lancer des incursions, aussi brutales qu'inattendues, tant contre les bourgs côtiers que contre les cités de l'intérieur des terres. Souvent ils n'hésitent pas à remonter les principaux cours d'eau pour frapper par surprise les grands centres d'échanges. De nombreuses villes européennes ont longtemps gardé les traces de leurs raids dévastateurs. Parfois aussi, les Vikings profitent d'une île isolée pour installer une base arrière provisoire leur permettant de s'enfoncer plus avant dans les terres, quitte à se replier rapidement vers ce campement de fortune s'ils rencontrent une trop forte opposition.
Dans l'imaginaire populaire, le nom des Vikings rime avec terreur. Un sentiment renforcé par la rage combattive et sanguinaire de ces hommes du Nord qui les amène à assassiner indifféremment hommes, femmes et enfants.

Du partage du royaume de son père, Thierry 1er, roi d'Austrasie et aîné des fils de Clovis, a hérité un étrange territoire qui s'étend de l'Allemagne actuelle jusqu'à Reims et qui englobe aussi l'Auvergne qu'il a lui-même pacifiée lors des campagnes de 508. Dans l'extrême nord, ses terres encadrent le cours inférieur et l'embouchure du Rhin dans la région appelée Frise.
C'est là que, dans la deuxième décennie du VIème siècle, font irruption le roi Chlochilaïch et sa horde de Vikings, semant la terreur et laissant les populations du littoral en proie à un profond désarroi. Là où le seigneur des Vikings porte ses coups, villages et hameaux laissent place au paysage désolé d'une campagne dévastée. Toute résistance est impitoyablement réduite à néant, et de nombreux habitants sont faits prisonniers pour être emmenés en esclavage selon la tradition des peuples barbares.
En outre, le butin ramassé est exceptionnel du fait de la richesse issue du commerce et des échanges entre l'Europe centrale, la Scandinavie, l'Europe méridionale et les îles anglo-saxonnes.

Les victimes des incursions vikings tentent d'organiser des milices armées pour protéger leurs biens et leurs familles. Mais, malgré toute l'habileté guerrière des Francs, ces efforts restent vains face à un envahisseur qui surgit toujours là où on l'attend le moins. Thierry 1er, tout éloigné qu'il est, à Metz sa capitale, du champ des opérations, ne peut laisser faire. Son royaume étant déjà sous la menace des turbulents Thuringiens, l'ouverture d'un deuxième front serait catastrophique. Aussi il envoie son fils aîné, Théodebert, et une part importante de ses troupes rétablir l'ordre dans la région de l'estuaire du Rhin.
Arrivé sur les lieux, le jeune Théodebert  va tirer parti d'une erreur stratégique de Chlochilaïch. Alors qu'il a déjà amplement rançonné la population, le roi viking donne l'ordre à ses hommes de se replier, d'embarquer à bord de leurs drakkars puis de longer la côte en direction du Nord. Lui restera à terre et se livrera à quelques derniers larcins avant de rejoindre les siens.
Mais c'est sous estimer la force de l'armée franque qui se porte à sa rencontre. Une armée dont Chlochilaïch ignore probablement l'existence faute de renseignements suffisants. Lorsque finalement Francs et Vikings se trouvent face à face la bataille s'engage à terre, laissant libre cours à l'inventivité militaire et aux talents de stratège de Théodebert. Si aucun récit précis du combat ne nous est parvenu, on sait néanmoins que le jeune Franc a fini par terrasser son adversaire et par défaire les restes des troupes vikings. Ceux qui sont alors en mer, n'ont plus d'autre espoir que de regagner leurs terres d'origine, porteurs de tragiques nouvelles.

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