LES BOURBONS
HENRI IV, CHEF D'ETAT |
HENRI IV ABJURE SOLENNELLEMENT LA RELIGION PROTESTANTE Seul prétendant légitime au trône de France depuis la mort d'Henri III, Henri IV se doit de mettre fin aux Guerres de Religion qui ensanglantent la France depuis trente ans. En abjurant la religion protestante, le 25 juillet 1593, le premier des Bourbons met en marche la réunification du royaume. Les clameurs de la foule se
sont tues. Puis soudain, des "Vive le roi!" s'élèvent. Enveloppé dans un grand
manteau noir, Henri IV frappe à la lourde porte de l'église abbatiale. Lentement,
celle-ci s'ouvre. L'archevêque de Bourges, entouré de sept évêques et des religieux de
Saint Denis, apparaît et demande solennellement à l'arrivant, qui n'a pas encore franchi
le seuil : La nouvelle a été
annoncée le 17 mai précédent. Quelques jours plus tôt, Henri s'est entretenu avec
l'archevêque de Bourges et lui a laissé le soin de faire part à tous de sa prochaine
conversion. Il a aussi manifesté le désir de consulter des théologiens qui puissent le
renseigner sur les "différends dont procède le schisme qui
est en l'Eglise". Mais Paris s'agite. Le 28 mai, Mayenne présente aux Etats
les nouvelles propositions de l'Espagne, déterminée à s'emparer du trône au nom de la
fille de Philippe II. Les parlementaires s'opposent à ces prétentions en mettant en
avant la loi salique interdisant à une femme l'accès au pouvoir. Le 28 juin, à la suite
de longs pourparlers, le Parlement de Paris déclare inconcevable l'installation d'un
prince ou d'une princesse étrangers sur le trône de France. La porte est ouverte à
Henri. Dans tout le royaume, on se
félicite de la conversion du roi. Le 1er août, une trêve est conclue, pour une durée
de trois mois. Mais les ligueurs les plus fanatiques n'entendent pas se laisser soumettre
aussi facilement. Ainsi Mayenne, qui convoque les Etats et leur fait voter la réception
du Concile de Trente en espérant renforcer l'ardeur des opposants au roi. Mais, ayant
obtenu la prolongation de la trêve, Henri IV leur lance un ultimatum, les sommant de se
soumettre à son autorité avant le 27 décembre. Craignant la reprise de la guerre,
nombreux sont ceux qui se disent prêts à se rallier à la Couronne. La lutte contre un
roi devenu catholique est non seulement inutile mais aussi dangereuse pour l'unité du
pays. Cependant, on attend qu'Henri se montre avant tout indulgent et généreux. Aussi,
il propose de payer à chacun des sommes considérables et de respecter l'immunité et les
privilèges acquis. Les détails de ces arrangements sont scrupuleusement précisés dans
les traités signés avec villes et provinces. Page MAJ ou créée le 2000 |