LES BOURBONS
HENRI IV, CHED D'ETAT |
HENRI IV ET L'EDIT DE NANTES Plusieurs fois obligé d'abjurer sa foi et de se convertir, Henri IV sait quel est le prix à payer pour obtenir la paix civile et religieuse. La France, dévastée et ruinée par trente années de guerres, doit désormais travailler à sa prospérité et à son bien être. En imposant l'Edit de Nantes, le roi incite ses sujets à la tolérance et à la concorde. Deux vertus dont il est l'exemple vivant . Mais ce qui devait fermer définitivement ce chapitre sanglant ne sera malheureusement qu'une courte trêve. Depuis qu'il a succédé à Henri III, en 1589, et qu'il a abjuré le protestantisme pour se convertir au catholicisme, Henri de Navarre n'a cessé de guerroyer pour devenir maître de son royaume. En janvier 1595, la déclaration de guerre à l'Espagne lui permet de rassembler sous sa bannière catholiques et protestants, alors appelés huguenots. Philippe II d'Espagne vaincu, l'union sacrée a vécu et les querelles religieuses risquent de reprendre de plus belle. Avec l'Edit de Nantes, signé le 13 avril 1598, Henri IV souhaite mettre un point final aux guerres de religion qui ravagent le pays depuis plus de soixante ans. L'Edit met un terme au conflit civil et religieux tout comme le traité de Versins, signé le 2 mai, a marqué la fin de la guerre avec l'Espagne. A l'image de la "paix
d'Augsburg" signée par Charles Quint en 1555 afin de donner des droits aux
luthériens, les protestants allemands, Henri décide de rédiger un édit royal dans ce
sens. Le document sera signé dans la ville de Nantes le 13 avril 1598 et restera dans
l'histoire sous le nom d' "Edit de Nantes". Mais
tout n'alla pas sans mal et Henri IV dut batailler ferme et faire preuve de la plus grande
diplomatie pour arriver à ses fins. L'édit de Nantes instaure une coexistence à
égalité des deux religions, la catholique et la protestante. Elle accorde aux huguenots
la liberté de conscience et une large liberté de culte. Les protestants peuvent ouvrir
des écoles dans les villes où leur culte est autorisé et leurs enfants sont admis librement
dans tous les établissements scolaires. En fait, l'Edit de Nantes fut inspiré par des documents de même nature, promulgués par Charles IX et Henri III dont celui de Saint Germain en 1570 et celui de Poitiers en 1577. Ces précurseurs, s'ils jetaient les bases d'une possible cohabitation entre les deux communautés, étaient bien moins complets que celui d'Henri IV. Si l'édit ne fait guère preuve d'originalité quant à son contenu, Henri IV exige qu'il soit strictement respecté et appliqué. Deux commissaires de l'édit, l'un catholique, l'autre protestant, sont chargés de désigner les lieux de culte autorisés et de régler les différends. Le conseil royal intervient chaque fois que nécessaire et se pose en arbitre impartial. De son côté, Henri IV met dans la balance des trésors de diplomatie pour convaincre les parlements d'enregistrer la nouvelle loi. Il intervient personnellement auprès du Parlement de Paris et brise toutes ses résistances. Comme il avait voulu une "loi générale", claire, nette et absolue pour que Dieu soit "prié par tous nos sujets, si ce n'est d'une même forme, au moins d'une même intention", Henri IV assène aux catholiques réticents : "Il ne faut plus faire de distinction de catholiques et de huguenots, mais il faut que tous soient de bons Français, et que les catholiques convertissent les huguenots par exemple de bonne vie". Page MAJ ou créée le 1999 |