LES BOURBONS
HENRI IV, CHEF D'ETAT |
LE TRAITE DE FOLEMBRAY
: LE DUC DE MAYENNE FAIT LA PAIX AVEC HENRI IV Le traité de Folembray, signé en janvier 1596, entérine la soumission du duc Charles de Mayenne à Henri IV. Cet accord a demandé bien des négociations et bien des concessions de part et d'autre. Mais, tandis que le chef de la Ligue ultra-catholique se rallie à la Couronne et renonce à toute velléité de rébellion, le roi affirme sa volonté d'être maître en son royaume tout en faisant preuve d'autant de générosité que de sens politique. L'annonce de la conversion d'Henri IV,
son sacre, puis son entrée solennelle dans Paris en mars 1594, ont conduit les
partisans de la Ligue ultra-catholique à se rallier de plus en plus nombreux
au roi au fil des mois. Comme tous ceux qui viennent de se réconcilier
avec le roi, le duc de Mayenne entend négocier son ralliement contre espèces
sonnantes et trébuchantes. Ce marchandage ne choque pas Henri IV. Bien au contraire,
"acheter" les chefs ligueurs coûtera à l'Etat beaucoup moins cher
qu'une guerre; et le dialogue permettra de ménager maintes susceptibilités et
d'empêcher de nouvelles velléités de rébellion. Si Charles de Mayenne doit renoncer au
gouvernement de Bourgogne, il reçoit en échange celui d'Ile de France, hormis
Paris, province qui n'est pas frontalière et présente un moindre danger de sédition
ou d'alliance avec l'étranger. Par ailleurs, trois places fortes lui sont concédées
pour six ans : Châlons sur Saône, Suerre et Soissons. Enfin, il obtient trois
millions cinq cent quatre vingt quatre mille livres. Quant au conseiller Villeroi, il se voit attribuer un poste de secrétaire
d'Etat et divers avantages en argent et en offices pour ses proches. Ces compensations,
loin d'être négligeables bien que très inférieures à ses exigences, permettent
à Mayenne de ne pas perdre la face. En outre, le traité de Folembray déclare
le duc et les princes de la Maison de Lorraine innocents de toute participation
à l'assassinat d'Henri III, les mettant ainsi à l'abri d'éventuelles poursuites
en justice pour régicide. Cette dernière clause n'est pas du goût de tous. En
particulier de la reine Louise, veuve du dernier des Valois, qui tient Mayenne
pour principal responsable de la mort de son époux. Sur sa requête, le Parlement
de Paris s'oppose à l'édit de Folembray mais, face aux injonctions répétées
d'Henri IV, ne peut finalement refuser de l'enregistrer. Page MAJ ou créée le 2002 |