LES BOURBONS
LOUIS XIII, SA VIE
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LE DERNIER VOYAGE Fin août 1641, Marie de Médicis est contrainte de quitter l'Angleterre. Sans ressources, elle négocie avec le cardinal de Richelieu une aide financière, qui lui est attribuée à condition, qu'elle se rende en Italie sans passer par la France. Après avoir abordé en Zélande, la reine-mère va remonter le Rhin en bateau et rejoindre Cologne, où elle fera étape le 12 octobre. Marie de Médicis doit quitter l'Angleterre, où elle a trouvé refuge auprès de sa fille Henriette Marie, épouse du roi Charles 1er. En mai 1641, le Parlement anglais a demandé son expulsion, et son gendre, qui doit faire face à une violente crise politique et religieuse, n'est pas mécontent de se débarrasser de cette fervente adepte du catholicisme romain. Dès le début de l'année, alors que la pension qui lui a été attribuée par l'Angleterre n'est plus payée et qu'elle est sans ressources, la reine-mère a chargé son aumônier, le père Bonnefons, de prendre contact avec Richelieu, par l'intermédiaire de la duchesse d'Aiguillon, nièce du cardinal, dont le religieux a été le confesseur. Le puissant ministre de Louis XIII prétend
que "la soumission et la modestie
de cette princesse lui ont touché le coeur", mais
il impose ses conditions. Il octroie à Marie de Médicis cent mille livres pour
qu'elle puisse payer ses dettes les plus urgentes et, si elle accepte de se
retirer en Italie, promet de lui verser la même somme pour son voyage, ainsi
qu'une rente annuelle de trois cent mille livres. Le cardinal n'a aucune envie de voir
la veuve d'Henri IV, qui a ourdi tant de complots contre lui et contre le roi,
revenir en France, même brièvement. Prudent, il trace étape par étape le parcours,
évitant le royaume, qu'elle devra suivre pour gagner sa Toscane natale; de Rotterdam
à Cologne, Bâle, Constance, Venise, Bologne et enfin Florence. L'arrangement
manque d'être rompu quand le vicomte de Fabroni, favori et conseiller de Marie
de Médicis, demande que la reine-mère puisse jouir des revenus de son douaire
qui, selon son contrat de mariage, devaient lui revenir à son veuvage. Face
au cardinal, la mère de Louis XIII n'a d'autre choix que de se soumettre. A l'arrivée à Flessinge, au sud de la Zélande,
le père Suffren, âgé de soixante seize ans, meurt subitement. Marie de Médicis est navrée
de perdre ce vieux compagnon, qui l'a suivie pendant des années. Après avoir
fait rapatrier le corps du défunt en France, elle reprend la route. Elle poursuit
son périple en remontant le Rhin en bateau, et le 12 octobre atteint Cologne. Page MAJ ou créée le 2002 |