LES CAPETIENS
LOUIS IX Saint Louis, CHEF DE
GUERRE |
LE DEPART DE LA HUITIEME CROISADE Pour la seconde fois, Louis IX s'apprête à partir pour la croisade. Souverain très chrétien, il considère qu'il est de son devoir (et qu'il y va de son salut!) d'apporter tout le soutien possible aux Francs de Terre Sainte. Le 2 juillet 1270, la flotte de la huitième croisade quitte le port d'Aigues Mortes pour l'Orient. Après une brève escale en Sardaigne, elle va faire voile non pas vers la Palestine mais vers Tunis. Le 14 mars 1270, après avoir réglé les derniers préparatifs de la huitième croisade, Louis IX s'est rendu à l'abbaye de Saint Denis, où l'abbé Mathieu de Vendôme lui a remis le bourdon de pélerin. Le lendemain, après s'être recueilli à la cathédrale Notre Dame de Paris, il a passé la nuit au château de Vincennes. Le 16 mars, il a fait ses adieux à la reine Marguerite de Provence et a pris la route du sud pour rejoindre le port d'Aigues Mortes, où il a été convenu qu'il embarquerait pour la Terre Sainte, le 1er juillet. Par courtes étapes, il a traversé le royaume, dont il a confié la régence à Mathieu de Vendôme et au seigneur Simon de Nesle. Lorsqu'il arrive enfin à destination, au
mois de mai, le roi a la grande déception de constater que seuls cinq des sept
navires commandés aux armateurs génois ont jeté l'ancre en rade d'Aigues Mortes
: la construction des autres n'est pas achevée. Tandis qu'il prend son mal en
patience, les contingents de la huitième croisade commencent à s'assembler.
Mais la cité portuaire ne peut accueillir autant d'hommes, et chacun doit se
débrouiller pour trouver un logement. Très vite les esprits s'échauffent. Une
querelle éclate entre les Français, d'une part, les Catalans et les Provençaux,
d'autre part, et cause la mort d'une centaine de soldats : Louis IX réagit avec
fermeté, en faisant pendre les responsables de cette rixe. Fin juin, dès que
les derniers vaisseaux arrivent, on procède à l'embarquement des hommes, des
vivres, des armes et des chevaux. Quelques barons indignés suggèrent de débarquer
une partie des troupes et de s'emparer de l'île. Louis IX refuse d'employer
la force contre des chrétiens et préfère se soumettre aux exigences des insulaires.
Les malades ne sont débarqués qu'à condition qu'ils soient hébergés en dehors
des remparts de la ville, dans un couvent de cordeliers. Par ailleurs, rien
n'a été prévu pour le ravitaillement, et les croisés doivent se contenter d'eau
et de légumes, de surcroît payés au prix fort. En attendant le départ, le pieux
roi commande que des offices religieux soient célébrés sans interruption, afin
que la seconde partie de la traversée se déroule dans de meilleures conditions.
Son voeu est exaucé : le 13 juillet, le beau temps revient. Page MAJ ou créée le |