LES CAROLINGIENS
CHARLES II LE CHAUVE, SA VIE |
CHARLES LE CHAUVE EPOUSE ERMENTRUDE Par son premier mariage, célébré à Quierzy sur Oise le 14 décembre 842, Charles II le Chauve consolide son pouvoir. Bien que motivée par la politique, son union avec Ermentrude sera une réussite conjugale, et pendant 25 ans le couple vivra en pleine harmonie. Malheureusement, sa descendance sera la cause de bien des déceptions et des déboires. Le 14 décembre 842, en son palais de Quiery sur Oise, Charles II le Chauve épouse Ermentrude. La mariée appartient à une puissante famille : son père est le comte Eudes d'Orléans; ses oncles maternels, le comte Girard et le sénéchal Adalard, jouissent d'une influence considérable. Le chroniqueur Nithard estime que, par cette union, le roi Charles "pensait qu'il pourrait se gagner la majorité de la petite aristocratie". Certes, le souverain, alors en lutte contre son frère aîné, Lothaire 1er, est soucieux d'affermir son pouvoir. Mais il entend aussi recouvrer son autorité face à son sénéchal, qui s'est laissé aller à certains débordements. Adalard est l'un des plus grands seigneurs de Francie occidentale et, en tant qu'abbé laïc de Saint Martin de Tours, occupe une position clé dans la vallée de la Loire. Nithard rapporte que le père de Charles le Chauve, Louis le Pieux "avait eu tant d'amitié en son temps pour cet Adalard que tout ce que celui-ci voulait dans l'administration de l'Empire, il le faisait. Mais Adalard, peu soucieux de l'intérêt public, s'était proposé de plaire à tout le monde; il avait conseillé de distribuer à l'usage des particuliers, ici les libertés, là les revenus publics et ainsi, en faisant exécuter ce que chacun demandait, il avait ruiné complètement l'Etat. De cette manière, il est arrivé qu'il pouvait facilement à cette époque diriger le peuple comme il voulait". En épousant la nièce de son sénéchal, le roi espère donc reprendre le contrôle de la situation. Les jeunes mariés passent les fêtes de Noël à Saint Quentin.
Puis, ils se rendent en Aquitaine, où de nouveaux troubles ont éclaté. L'hiver,
très froid cette année-là, est particulièrement rude dans tous les sens du terme
: le roi franc ne réussit pas à asservir son neveu Pépin II et ses Aquitains;
les Normands s'emparent de Nantes et, le 13 avril 843, sa mère, l'impératrice,
Judith de Bavière, rend son âme à Dieu à Tours, où elle s'était retirée. Comme
si une reine laissait la place à une autre... Au cours de l'été, le couple se sépare, et Ermentrude
se retire à l'abbaye de Hasnon, près de Valenciennes. Elle s'éteindra à Saint
Denis le 6 octobre 869. Page MAJ ou créée le |