LES VALOIS
CHARLES IX, CHEF D'ETAT |
LE COMPLOT DE VINCENNES Après l'échec du complot du Mardi Gras, le duc François d'Alençon et le roi Henri de Navarre sont retenus au château de Vincennes. Mais le soulèvement commandité par le parti modéré des Malcontents se propage en province. Une nouvelle fois, les deux princes vont tenter de s'évader de la Cour pour prendre la tête de la rébellion. Arrêtés, ils seront jugés pour le principe. En revanche, leurs "complices" seront impitoyablement punis. A commencer par les comtes Joseph de La Mole et Annibal de Coconnat, qui seront décapités pour l'exemple, le 30 avril 1574. Avec ses solides remparts et ses larges fossés, le château
de Vincennes, situé aux portes de Paris, est une véritable forteresse. Difficile
d'y entrer, encore plus d'en sortir. C'est pourquoi, fin février 1574, la reine
mère Catherine de Médicis y conduit sous bonne garde le duc François d'Alençon,
le plus jeune de ses fils, et son gendre, le roi de Navarre, le futur Henri
IV. Les deux princes ont tenté d'obliger Charles IX, très affaibli par la maladie,
à modifier son ordonnance de succession et à transmettre la Couronne non au
duc Henri d'Anjou, roi de Pologne, le futur Henri III, mais à Alençon. Le 11 mars 1574, Gabriel de Lorges, comte de Montgomery,
l'un des lieutenants de feu l'amiral Gaspard de Coligny, débarque en Normandie
à la tête d'un contingent anglais. Pendant ce temps, les modérés du parti des
Malcontents se soulèvent. Mais le temps n'est plus à l'indulgence. D'autant
que les espions de Catherine de Médicis apportent les preuves qu'Alençon et
Navarre sont de nouveau sur le point de s'évader de la Cour pour rejoindre les
rebelles. La date est fixée au 10 avril 1574. A cet effet, le comte Joseph de
Boniface de La Mole, favori du duc d'Alençon, et son ami le comte Annibal de
Coconnat recueillent en sous-main de l'argent, achètent armes et chevaux. Les deux princes étant intouchables, la sentence d'assignation
à résidence à Vincennes n'est que de principe. Il en va tout autrement pour
leurs "complices", à commencer par La Mole et Coconnat. Arrêtés, interrogés,
soumis à la torture (l'insoutenable épreuve de la "question"), ceux-ci
avouent uniquement avoir préparé activement l'évasion d'Alençon et de Navarre.
Les magistrats chargés d'instruire l'affaire peuvent difficilement conclure
au complot contre l'Etat et contre la personne de Charles IX. Si culpabilité
il y a, c'est d'avoir été fidèle à Alençon. Page MAJ ou créée le |