LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES ARTS ET LES SCIENCES
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LE TALENT DE POETE S'il est le protégé de François 1er, le "père des Belles Lettres", Clément Marot n'en est pas moins rebelle à toute autorité, ecclésiastique ou civile. Par deux fois, en 1526 et en 1527, le poète est jeté au fond d'un cachot. C'est là qu'il va révéler son talent. Il y composera des épîtres pleines de sel et d'ironie qui, par deux fois, lui vaudront la grâce du roi.
Accusé d'avoir "mangé lard en Carême",
Clément Marot sait qu'il risque le bûcher. Certes, il n'est pas coupable de
ce "crime", mais ses sympathies pour la Réforme et les idées de Luther
ne plaident pas en sa faveur. La faute est grave, car, en ces temps qui préludent
aux Guerres de Religion, on ne badine pas avec le pouvoir ecclésiastique. Le
poète est dans une situation d'autant plus délicate que ses puissants protecteurs
sont absents de Paris. François 1er est prisonnier de Charles Quint depuis la
défaite de Pavie, l'année précédente, et Marguerite d'Angoulême est en Espagne
pour négocier la libération de son frère. Clément Marot a adressé une courte
épître, dans laquelle il affirme "point
ne suis luthériste", à l'un de ses juges, le théologien
maître Bouchard. En vain. A sa sortie du Châtelet, le poète succède
à son père, le rhétoriqueur Jehan Marot, au poste de valet de chambre du roi.
Cette charge honoraire rémunérée est la plus haute fonction à laquelle puisse
accéder un roturier. De nouveau dans les faveurs du souverain, Clément Marot
peut se consacrer pleinement à son art. Inspiré par les doux yeux d'Anne d'Alençon,
il dédie à la belle des rondeaux, des élégies et des épigrammes pleins de délicatesse.
Mais le bonheur sera de courte durée. "Roy des François, plein
de toutes bontez, C'est là tout l'art de Clément Marot, à la fois rebelle et bien aimé du roi, qui se lance dans des aventures insensées, traverse des moments difficiles, puis se tire d'affaire grâce à sa virtuosité et à la complicité de François 1er, qui ne peut résister à ses talentueuses épîtres. En amoureux des arts et des lettres, le souverain n'a jamais failli à son rôle de protecteur des écrivains et des artistes. Le 5 novembre, après quinze jours d'incarcération, Clément Marot est libéré sur ordre du roi. Celui ci, ne jugeant pas son cas pendable, s'est une fois de plus laissé séduire par son impertinence et l'élégance de son style. Page MAJ ou créée le |