LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, SA VIE
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LA REINE QUITTE LA COUR Le 31 mars 1547, la mort de François 1er annonce le départ d'Eléonore d'Autriche de la Cour de France. Pour Henri II, la reine douairière est indésirable. Tout en préservant sa dignité, elle s'en va assurée de compensations financières. Avec joie, elle retrouve les lieux de son enfance, sa soeur Marie de Hongrie, gouvernante des Pays Bas. Et, quand son frère Charles Quint abdiquera, elle le suivra dans sa retraite de Yuste. Très affligée, la reine Eléonore pleure sincèrement son époux. Pourtant, au cours de leurs quelques dix sept ans de mariage, François 1er ne lui a guère témoigné d'affection, et les égards dus à son rang se sont limités au strict respect de l'étiquette. Jamais, même avec le temps, le roi n'a pu oublier qu'elle est la soeur de Charles Quint, son pire ennemi. Aussi, en ce 31 mars 1547, tout en se recueillant devant le corps du défunt, la reine a conscience qu'elle va devoir quitter la France. Certes, elle peut y rester si elle le souhaite., mais elle sait qu'elle est indésirable, notamment auprès du nouveau roi Henri II. Mais avant de partir, elle doit sacrifier au rituel du deuil royal. Quarante jours durant, elle va rester cloîtrée dans sa chambre, à la seule lueur des chandelles. Puis, n'ayant plus rien à faire, ni personne pour la retenir, elle rassemble ses effets et prépare son départ. Eléonore d'Autriche a cependant la satisfaction, lors
du changement de règne, d'assister à l'épuration de la Cour sous prétexte de
lui rendre de la tenue. La disgrâce d'Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes et
ancienne maîtresse de François 1er, la ravit. Elle s'offre même le plaisir de
faire chasser madame de Canaples, maîtresse occasionnelle de son époux, laquelle
a pourtant des appuis. Cependant paisible ne signifie pas rangé. Eléonore figure
en bonne place dans tous les festins et fêtes officiels. En 1555, elle fait
les honneurs des provinces flamandes à son neveu Philippe, fils de Charles Quint,
élevé en Castille et qui se voit confier les Pays Bas par son père. A Binche,
Marie de Hongrie offre pour l'occasion une somptueuse réception avec mime du
siège d'un château, présentation des pâtés et venaisons par une Diane chasseresse
et six nymphes des montagnes, "vêtues d'une toile
d'argent et vert, et un croissant au front tout couvert de diamants". Page MAJ ou créée le |