LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF DE GUERRE |
LA "JOURNEE DES HARENGS" Alors que les Anglais assiègent Orléans, les Français attaquent un convoi de ravitaillement conduit par Sir John Falstof. Ce qui devait âtre une action d'éclat tourne au ridicule, alors que les adversaires s'affrontent au beau milieu des caques de harengs renversés. Après cette pitoyable "Journée des Harengs" du 12 février 1429, les Orléanais devront attendre le printemps pour que Jeanne d'Arc les délivre enfin. En ce printemps 1428, Charles VII vit des jours sombres et tristes en son royaume de Bourges. La France est sous le joug des Anglais et de leurs alliés bourguignons, qui, de l'Aquitaine à la Flandre, imposent leur pouvoir. A Paris, le duc de Bedford, régent du royaume au nom d'Henry VI d'Angleterre, travaille sans relâche à isoler "le roi de Bourges" en multipliant les alliances. Pour son malheur et celui des Français, Charles VII est également impuissant à maintenir l'unité parmi les siens. Les "révolutions de palais" se succèdent, tandis que le pays est livré au pillage des compagnies de routiers. L'impuissance du Valois est telle que Bedford décide de lui porter l'estocade en attaquant Orléans, clé de voûte du dispositif français sur la Loire. La mission est confiée à Jean de Montaigu, comte de Salisbury, lequel débarque à Calais à la tête de 6 000 hommes qui reçoivent le renfort de 6 000 mercenaires français. Après avoir occupé les principale places alentour et organisé le ravitaillement de ses troupes, Salisbury se présente devant Orléans le 12 octobre 1428. L'affaire est loin de se présenter sous les meilleurs auspices. Depuis les grandes chevauchées du Prince Noir, les Orléanais savent quel sort les soudards anglais réservent aux places conquises et à leur population. Le prix de la défaite, c'est le massacre, l'incendie, le pillage. Aussi ont-ils construit une enceinte autour de la cité, un fortin sur le pont qui enjambe la Loire et une tour de défense sur la rive opposée. Orléans paraît presque inexpugnable. D'autant que Salisbury ne peut prendre le risque de détruire le pont afin d'affamer la ville et perdre ainsi tout le bénéfice de sa conquête. Enfin, les Orléanais attendent beaucoup du roi de France, qui vient de réunir les états généraux à Chinon le 1er octobre et a obtenu le vote d'une somme de 400 000 livres qui lui permettra de s'armer pour chasser les Anglais. Le 17 octobre, les Anglais lancent un premier assaut. Après quatre heures d'un combat éprouvant, ils reculent sous un déluge de poix bouillante et de graisse en fusion. Loin de se décourager, les assaillants font donner l'artillerie contre le fort des Tourelles, bastille interdisant l'entrée du pont. En partie détruite par les boulets anglais, celle-ci est finalement prise à revers par une troupe venue en barques depuis la rive opposée. Salisbury est satisfait : la ville est isolée et le pont intact. Mais le valeureux capitaine anglais ne goûtera guère sa victoire, car, trois jours plus tard, en voulant contempler d'un peu trop près son oeuvre, il sera mortellement blessé à la tête par un boulet français. Bedford le remplace et organise méthodiquement le siège. Il s'agit à présent de réitérer la tactique adoptée quelque temps plus tôt devant Rouen. Pour bloquer les accès de la ville et attendre que la famine fasse sa triste besogne, les Anglais construisent autour d'Orléans toute une série de fortins qui interdisent à la fois la sortie des assiégés et leur ravitaillement Les Français
ripostent en harcelant les convois de ravitaillement anglais. Le 9 février
1429, ils apprennent qu'un convoi de 300 chariots remplis de harengs et
escortés par 1 500 hommes est parti de Chartres. Charles de Bourbon, comte de
Clermont, va l'attaquer et coordonner son assaut avec la sortie des troupes
orléanaises commandées par Dunois. La charge est lancée le 12 octobre, près
du village de Rouvray Saint Denis, au nord d'Orléans. Clermont, ambitieux mais
piètre stratège, engage ses Ecossais sans attendre les renforts de Dunois. Le
coup d'éclat tant espéré se transforme en une véritable humiliation. Les
Anglais, commandés par Sir John Fastolf, ont compris la manoeuvre et se sont
prudemment retranchés derrière leurs chariots disposés en cercle. Ainsi
protégés, ils décochent des flèches mortelles par centaines. Dunois tente
vainement d'intervenir et il s'ensuit, au milieu des caques de harengs
renversées, une mêlée confuse dans laquelle les Français tombent les uns
après les autres. La retraite s'impose et prend vite des allures de débandade. Page MAJ ou créée le |