LES VALOIS
HENRI II, CHEF D'ETAT |
L'ENTREE TRIOMPHALE D'HENRI II A LYON Lorsque Henri II annonce sa visite à Lyon, important centre politique, commercial et culturel du royaume, la municipalité décide de lui offrir un triomphe à l'antique. Le 23 septembre 1548, les cérémonies de cette entrée solennelle témoigneront par leur somptuosité de la gloire et de la puissance du roi en même temps que de la prospérité de la ville. Le 10 mai 1548, le gouverneur Jean de Saint
André a annoncé au conseil de la ville de Lyon le désir du roi Henri II d'y
faire une visite officielle. Depuis, notables et artistes locaux se sont mobilisés
pour accueillir le souverain avec un faste digne de son rang. Vers midi, c'est le clergé qui, avec ses dignitaires en robe de satin, damas et taffetas, vient s'incliner devant la loge royale. Puis un long cortège s'ébranle, conduit par le prévôt des maréchaux et ses archers à cheval, avant garde qui a pour mission d'ouvrir la voie parmi la multitude qui s'est précipitée de tous les environs. Suivent les arquebusiers de la ville, habillés aux couleurs du roi, le noir et le blanc. Viennent ensuite les corps de métiers, qui défilent au son de leurs musiques respectives. Aux représentants des bouchers, vêtus de rouge, succèdent les fabricants de cartes à jouer, en habit de velours noir passementé d'argent, puis les couturiers, parés de noir, de blanc et de vert réhaussés de broderies d'or et d'argent, et les orfèvres, aux pourpoints et aux chausses, cloutés d'or. Teinturiers, menuisiers, tisserands, brillamment parés, épingliers, plume blanche au bonnet, tous sont venus saluer solennellement le roi. La foule éblouie n'en finit pas d'admirer les bateliers, les chapeliers, les trafiquants de la Saône; les satins cramoisis, les taffetas blanc argenté; les souliers jaunes des imprimeurs, les tenues extarordinaires des marchands étrangers. Après les artisans et les commerçants, c'est au tour des gens de justice de faire leur apparition, suivis par la confrérie des enfants des bourgeois, qui s'avance derrière son drapeau de taffetas cramoisi, orné du grand lion d'argent rampant, symbole de la ville, avant de mimer un combat à l'épée. Cette démonstration plait beaucoup à Henri II, qui demandera à la revoir. Précédés par des enfants vêtus à la turque et caracolant sur de fringantes montures, les membres de la municipalité devancent les gentilshommes de la Chambre du roi, tandis que le maréchal de Saint André ferme la marche. Fort satisfait de ces manifestations, le
roi descend majestueusement les degrés de sa loge, accompagné de sa garde suisse
et de plusieurs cardinaux. Abrité sous un large dais de velours noir et drap
d'argent, il éblouit les Lyonnais par sa majesté, habillé comme il l'est "d'une
riche saie tout d'orfèvrerie de fin or et presque toute couverte de pierreries
de prix inestimable et tant reluisante de toutes parts qu'elle ôtait la vue
aux regardants", s'émerveille un chroniqueur. Les
princes puis les archers et les cent gentilshommes de sa garde lui emboîtent
le pas, et c'est un gigantesque cortège de plus de sept mille personnes qui parcourt
les rues de la ville. Page MAJ ou créée le |