LES VALOIS
HENRI II, CHEF D'ETAT |
LA CREATION DE L'OFFICE DE GARDE DES SCEAUX Grand officier de la Couronne ayant en outre la garde des Sceaux, le chancelier de France est inamovible. Afin de diminuer son pouvoir et sa puissance, Henri II crée un nouvel office indépendant : celui de Garde des Sceaux. Cette innovation va susciter maintes réactions de la part des Grands et du Parlement, qui se pliera cependant à la volonté de Sa Majesté, en enregistrant l'édit royal le 8 mai 1551. François Olivier a été fait chancelier de France par François 1er en avril 1545 après la destitution de Guillaume Poyet, entraîné dans la disgrâce à la suite du connétable Anne de Montmorency. Au titre de grand officier de la Couronne qui exerce également les fonctions de Garde des Sceaux, le chancelier est inamovible, sauf en cas de forfaiture. Lors de l'avènement d'Henri II, fin mars 1547,
Olivier voit sa situation se détériorer. Ses relations sont loin
d'être excellentes avec le roi et son entourage, à qui il a l'art
de déplaire. Cependant, eu égard à sa charge, il ne peut
être question de le renvoyer purement et simplement. Si bien qu'on cherche
par quel moyen réduire son pouvoir et son influence. Le roi et son Conseil
le verraient bien remplacé par Jean Bertrand, premier président
du Parlement de Paris. Aussi envisagent-ils de lui laisser sa qualité
de chancelier, mais en le déchargeant de l'exercice des Sceaux, par lettres
patentes, ce qui lui enlève la réalité du pouvoir. Par
d'autres lettres en forme d'édit, un nouvel office est créé,
celui de Garde des Sceaux, dont sera pourvu Bertrand, avec la clause suivante
: quand l'office de chancelier sera vacant, suite à la mort d'Olivier,
les deux offices seront réunis. Quoi qu'il en soit, à côté de l'office
de chancelier est désormais créé celui de Garde des Sceaux,
dont le détenteur est révocable et deviendra souvent chancelier
à la mort du possesseur de la charge. L'édit instaurant cette
réforme, présenté en avril 1551, suscite de nouvelles remontrances
de la part du Parlement. Il provoque également des réactions hostiles
de la part des Grands, tels le cardinal de Lorraine, le duc de Guise, le connétable
de Montmorency et le maréchal de Saint André, qui s'indignent
de ne pas avoir été consultés et jugent anormal que l'exercice
et le titre soient séparés. Ils craignent par ailleurs que la
création d'un nouvel office devienne bientôt la règle et
que le nombre des officiers se multiplie, à leurs dépens! Enfin,
le chancelier Olivier leur paraît en bonne santé : il semble incroyable
qu'il veuille "rentrer en sa maison" et fuir le service du roi! Mais,
une fois de plus, la volonté d'Henri s'accomplit et l'édit est
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