LES VALOIS
HENRI II, CHEF D'ETAT |
LA PAIX DU CATEAU CAMBRESIS Après quarante ans d'une lutte quasi ininterrompue entre Valois et Habsbourg, l'Europe, exsangue, aspire à la paix. Pour parvenir à un règlement définitif, Henri II accepte de renoncer aux rêves italiens de ses prédécesseurs. Les traités du Cateau-Cambrésis, signés les 2 et 3 avril 1559, mettent ainsi un terme aux guerres d'Italie. Des pourparlers de
paix s'ouvrent à l'automne 1558. C'est d'abord l'épuisement financier qui
pousse Henri II et Philippe II d'Espagne à mettre un terme au duel entre Valois
et Habsbourg engagé par leurs pères, François 1er et Charles Quint, en 1519.
Les comptes de la dernière campagne précipitent la France vers l'abîme de la
banqueroute. La situation du roi d'Espagne n'est guère meilleure, malgré les
rentrées d'argent venant d'Amérique. La montée de la contestation religieuse
hâte aussi la recherche d'un compromis. La priorité est désormais le combat
contre la Réforme, auquel les deux souverains vont se consacrer chacun de leur
côté. Le 12 octobre, les représentants de la France, de l'Espagne et de
l'Angleterre (dont Philippe II, époux de la reine Marie Tudor, est roi
associé) se rencontrent à l'abbaye de Cercamp, dans le Cambrésis. Le
connétable Anne de Montmorency, prisonnier depuis la désastreuse défaite de
Saint Quentin en août 1557, conduit la délégation française. Henri II s'est
engagé à le rendre aux Espagnols à la fin des négociations. Les discussions sont
suspendues à la suite de la mort, le 17 novembre, de Marie Tudor. La reine,
dit-on, ne se serait pas remise de la perte de Calais dix mois plus tôt. Sa
demi-soeur, Elizabeth 1ère, lui succède. Ce changement de règne remet en
cause l'alliance anglo-espagnole, qui s'appuyait sur l'ultra-catholicisme de
Marie la Sanglante. Une alliance que Philippe II va s'efforcer de sauvegarder en
continuant à soutenir les revendications anglaises et en proposant même le
mariage à sa belle-soeur. Lorsque les négociations reprennent après la
période de deuil, la rupture n'est pas consommée. Mais les Français
tenteront, non sans quelques succès, d'exploiter la méfiance qui règne entre
les Anglais et les Espagnols. Les plénipotentiaires se retrouvent en février
1559 dans la localité du Cateau-Cambrésis, préférée à l'abbaye de Cercamp,
trop inconfortable en hiver. Montmorency a mis à profit l'ajournement des
pourparlers pour obtenir sa libération, situation plus commode malgré tout
pour négocier. Le traité conclu le
lendemain avec Philippe II d'Espagne est nettement moins avantageux. On convient
de la restitution réciproque des places prises depuis huit ans. Toutefois (et
c'est une victoire diplomatique d'Henri II), l'accord laisse de côté le sort
de Metz, Toul et Verdun, qui relèvent formellement de l'Empire, c'est à dire
de Ferdinand 1er, oncle de Philippe II. L'occupation des Trois Evêchés est
donc entérinée de fait. Page MAJ ou créée le |